Anniversaires #4 (Des jeunes centenaires-I)

 

CRONIQUES RETRO-TESTERINES -51 –

 par Jean Dubroca

                 Anniversaires (4)

 

       DES JEUNES CENTENAIRES (I)

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* Avec le rugby, il est une autre institution testerine qui fait partie de l’histoire de la commune : le patronage des Jeunes du Captalat, encore très vivace aujourd’hui avec sa section de gymnastique qui regroupe des centaines de jeunes de tous âges. A l’occasion de son centenaire, voici une plongée dans les archives de cette association et dans des souvenirs de ses membres qui produit une série d’articles parus à partir du 20 juillet 1993. Premier extrait.

« La fanfare du captalat »

 

– L’actuel président du solide centenaire qu’est l’emblématique « patro » testerin, Jean Passicousset, appuyé par Jean Taris, a regroupé de nombreuses photos illustrant ses activités. C’est ainsi qu’ils ont découvert celle de la fanfare en 1912 dont, malheureusement, contrairement à ceux de l’équipe de rugby de la même époque, tous les noms ont été oubliés, tant il est vrai que, si on ne l’entretient pas, la mémoire collective s’efface vite. Toujours est-il, on en est sûr, dès la fondation du patronage ses prêtres animateurs l’ont doté, comme c’était presqu’une règle, de ce qu’on appelait une « clique », formée de tambours et de clairons, plus quelques cymbales et grosses caisses indispensable pour rythmer défiés patriotiques et processions religieuses.

Chron 52 Clique 2

Jackie Maisonnave livre un témoignage sur l’ensemble musical auquel il a appartenu dès 1944 et qu’il a dirigé de 1947 à 1954. Il se souvient que la clique a défilé en juin 1944, drapeau tricolore au vent, tout autour du stade municipal encre gardé par des soldats allemands. Il se souvient aussi de l’euphorie qui a marqué les années de la Libération quand la clique se déplaçait dans le camion à gazogène de M. Prat pour des voyages sur des routes défoncées et des ponts en bois ou remplacés par des bacs. Il se souvient surtout, dit-il, « de cette cinquantaine de musiciens qui ont appris, pendant dix ans, à se côtoyer entre jeunes épris de liberté ».

 

En 1954, Marcel Dubernet lui succède comme chef de musique. Il fait apprendre le solfège à sa troupe qui, avant lui, apprenait les marches militaires à l’oreille. La clique, alors, peut s’associer pour certaines grandes occasions à l’Harmonie municipale qui existait, elle aussi, au début du XXème siècle. La batterie forme même un ensemble qui interprète en costumes de grognards des marches napoléoniennes…

 

Quant à MM. Passicousset et Maisonnave, au fil des photos, ils se souviennent très bien de M. Quillac, chef clairon, qui a sonné le Cessez le feu sur le front en 1918 et qui, appuyant le tocsin, lançait l’alarme à travers la ville en cas d’incendie, le feu de forêt étant très rédouté. Ils évoquent aussi l’abbé Lassus-Minvielle, surveillant du trottoir « sa » fanfare défilant rue du Port et narguant ainsi le mairie socialiste de l’époque, M. Ramon, fort cette condition suffisante mais nécessaire : « Vous voulez la clique, vous aurez aussi le curé. A prendre ou à laisser. »

 

En 1960, la musique du patro de Captalat entraîne sa toute dernière retraite aux flambeaux. Pourtant, aucune flamme ne s’est éteinte depuis, dans cette vaillante association.

 

Jean Dubroca

(A suivre)

 

Légendes photos :

  • La clique du Captalat en 1945.
  • La clique en avril 1953. (Photos Col. Jean Taris)