CHRONIQUES RETRO-TESTERINES -52 –
par Jean Dubroca
Anniversaires (5)
DES JEUNES CENTENAIRES (II)
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*Seconde partie d’extraits d’articles consacrés au centenaire de l’emblématique patronage des jeunes du Captalat, parus en septembre 1993.
« Du foot et du théâtre »
– Avant celle du judo, le football est une section sportive des Jeunes du captalat créée en 1939. Bien des noms connus dans La Teste y apparaissent : Marcel Lortie, marchand de vin, Duvignac, jardinier, Pierre Labat, pâtissier, François Sanz, devenu premier président des pinasayres et bien d’autres encore… Entre 1941 et 1947 une équipe participe aux championnats de Ligue du sud–ouest. En 1950 l’abbé Sensendreu relance une équipe senior et s’attaque à la formation des jeunes. « Les dimanches nous semblaient moins creux », confie Marcel Ledru. Le foot au Captalat continue tant bien que mal en deuxième série de ligue sud-ouest jusqu’en 1972. Mais le recrutement faiblit, une section football existant à l’Association sportive testerine depuis 1948. Le patro abandonne alors le foot. Mais encore aujourd’hui, ceux qui y ont participé durant ces trente années se sont forgé une solide chaine d’amitié si solide que chaque instant de leur aventure est fixé en leur mémoire.
Quant au théâtre, il naît au patronage vers 1924 lorsque l’abbé Vincent monte des saynètes édifiantes. En 1936, on y joue « Anne de Bretagne » mais c’est pendant la guerre que le théâtre s’épanouit car on œuvre pour récolter des fonds destinés aux prisonniers de guerre. Et en 1943, la troupe n’hésite pas à monter une opérette, « Véronique », d’André Mess ager.En 1947, toujours dans un souci de solidarité, grand gala en faveur de May-sur-Orne, la commune du Calvados ravagée par la guerre, filleule de La Teste. Au programme « Mimi Pinson », jouée avec l’accompagnement de l’Harmonie municipale dirigée par Pierre Monteil. Plus qu’un succès, c’est un triomphe avec dix représentations données dans la salle Franklin transformée en théâtre pour l’occasion.
Jacqueline Tarris se souvient de l’enthousiasme qui a marqué cette époque : « Tout le monde se mobilisait pour aménager la salle, construire la scène, poser des affiches, vendre les billets. M. Arribi nous donnait tout ce qu’il fallait pour peindre les décors. On recrutait des aviateurs de Cazaux pour chanter dans les chœurs et pour jouer la comédie. » En 1948, émotion garantie avec « Jean-Marie », drame breton. L’année suivante, par contre, rire assuré avec Feydeau par « Feu la mère de madame » et « La paix chez soi ». Puis, la troupe se lance dans le drame policier en jouant « Un inspecteur vous demande », une tragi-comédie britannique. Grande date durant l’année 1960 puisqu’est inaugurée une salle construite entièrement en plein centre-ville par les Jeunes du Captalat. Pour cette mémorable occasion, est montée « L’Arlésienne », un drame musical de Georges Bizet et Alphonse Daudet, une fois de plus accompagné par l’Harmonie dirigée par Pierre Monteil. « Il fallait saluer en trois fois, tant nous étions nombreux », rappelle Mme Tarris tandis que Marcel Ledru se souvient des délicats changements de décors, réglés sur le rythme de la musique.
Et les succès continuent lorsqu’en 1982 éclate un coup de tonnerre : la commission de sécurité passe par la salle et sa conception des choses n’est pas du tout celle des comédiens. Il faut se résigner à l’abandonner et à jouer sur le parvis de l’église pour faire revivre l’histoire de La Teste dans un grand concours de foule, avec chevaux, hommes en armes, pêcheurs dans leurs filets et feux de la Saint-Jean…
« Et puis, plus rien », constate attristée Jacqueline Tarris. La télé ou bien le manque de locaux adaptés ? Le repli sur soi ? Qui le dira ? Mais elle ajoute : « Il nous reste de merveilleux souvenirs d’un public ami qui a su pendant des années, nous faire croire que nous étions les meilleurs ... »
Jean Dubroca.
Légendes photos :
- La troupe joue « La Maréchale » en 1969.
- L’Arlésienne » en 1964. (Toutes col.part.)