Le bélinétois, génération blogs !

TALENTS DU BASSIN (55)

par Jean Dubroca

 

Littérature : « Le Bélinétois » par Corentin Barsacq.

 

 

« – Corentin Barsacq est de la génération des blogs » (*) Ce qui explique que ce garçon de vingt ans qui vit à Belin-Béliet soit tombé amoureux de l’écriture et de la communication dès l’âge de dix ans, moment où il a commencé à raconter sur le web des histoires de catch. Il a continué en écrivant sur la seconde guerre mondiale. Et voilà exprimée sa double vocation de sportif, grâce à son père président du club de football local, où il joue et d’historien à cause de sa grand-mère, Josette, qui lui parle, entre autres récits, de la Résistance dans le secteur de Belin et du passé de ce secteur trop oublié du Pays de Buch. A treize ans, il rédigeait des compte-rendus des matchs du club local pour le correspondant de « Sud-Ouest » mais il se sentait très frustré car ils ne portaient pas sa signature. C’est pourquoi il a ouvert son blog, puis, en 2016 un site internet. (**)

 

   Et il a beaucoup de choses à y faire partager. Le récit des exploits de son club de foot, d’abord ou ses émotions musicales. Ensuite, il se lance dans un recollement des nombreux récits qui circulent encore sur l’histoire récente de son village. C’est ainsi qu’il a retrouvé des témoins du grand incendie de 1949 qui ravagea une grande partie du massif forestier des landes girondines. Plongeant dans les archives du Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Résistance et la Déportation, il s’attache à explorer l’affaire mystérieuse dite de Grand-Clément. Un épisode dramatique de la Libération de la France au cours de laquelle un résistant au jeu très trouble fut abattu le 27 juillet 1944 à Saugnac et Muret à la suite d’un faisceau d’événements encore mal élucidés.

 

Il aime aussi raconter des épisodes plus anciens de l’histoire de Belin-Béliet. Par exemple, celle de la croix des pèlerins de Mons et sa légende qui dit qu’elle marque l’emplacement des compagnons de Charlemagne tués à Roncevaux. Il s’intéresse aussi à tout ce qui fait le passé de son village : à la naissance d’Aliénor d’Aquitaine, à la fontaine Saint-Clair, ou, faits plus récents, au travail des muletiers ou à celui des résiniers. Dépassant les témoignages oraux, il recourt aux travaux d’historiens locaux : Jean-Louis Brouste, Eliette Dupouy, Gilles Rozières ou Bernard Chapuzet. Une manière très concrète d’attacher les habitants à leur riche passé et à le préserver.

 

Mais, comme il n’est point de témoignage durable en dehors de l’imprimé, Corentin Barsacq a lancé dernièrement une version papier trimestrielle de son « Bélinétois » dont il précise bien que c’est un média local indépendant. Vendu à 350 exemplaires au profit d’associations, on y retrouve toutes les rubriques du site : l’actualité quotidienne du double village, la richesse de son patrimoine historique, une tribune ouverte à tous les avis, des reportages sur des activités associatives, économiques ou culturelles ou des enquêtes.

 

C’est ainsi qu’au sommaire du Bélinétois-journal, on lit un reportage sur l’association « Les Milinettes » qui milite pour la lutte contre les cancers des enfants, un autre sur « Les Amis du musée Lapios » ou une longue enquête sur « Quelle vision ses nouveaux habitants ont-ils de Belin-Béliet ? » ou bien encore six pages intitulées « Le patrimoine communal en péril ». Bref : un vrai travail du journaliste que Corentin, actuellement étudiant en commerce, aimerait devenir. Il y serait très bon. N’est-ce pas lui, correspondant pour la « Dépêche du Bassin », qui a révélé le récent pillage de la belle chapelle du Vieux Lugo ?

 

J.D.

25 mars 2018

 

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(*) S.O.D. du 21janvier 2018. Bernadette Dubourg.

(**) lebelinetois.fr