La benaise renait sous ses doigts…

Sélection en vue du PRIX PATRIMOINE 2019

 

PATRIMOINE : Mme Mantenac coud encore des benaises.

 

La benaise, c’est la coiffe traditionnelle des parqueuses qu’elles utilisaient pour travailler sur les parcs à huîtres. Un couvre-chef très fonctionnel parce que, non seulement, il protège la tête du soleil ou de la pluie mais aussi, et c’est là son originalité, la nuque et le haut des épaules.

Mais la benaise prenait aussi des airs de fête puisqu’on s’en coiffait aussi pour aller à la messe ou participer aux rencontres familiales. Dans ce cas, au lieu d’être noire et austère, elle se portait blanche et ornée de broderies, devant et derrière. Autant dire qu’elle témoigne très concrètement d’un aspect de la vie quotidienne des femmes du Bassin.

 

Mais cette benaise n’était plus qu’un souvenir déjà lointain lorsque, voici une dizaine d’années, certaines de nos contemporaines ont voulu la retrouver. Et c’est là qu’intervient la Gujanaise Marie-Catherine Mantenac. Fille d’ostréiculteur, elle s’est alors mise en demeure de faire revivre cette coiffe qui fait partie du patrimoine local. Et ce ne fut pas facile car aucun patron n’existait. Mme Mantenac a cherché comment en bâtir un nouveau. Elle a, par bonheur, rencontré une vieille parqueuse qui connaissait la fabrication de la coiffe. Puis d’autres Gujanaises lui ont donné des conseils et, grande chance dans sa recherche, elle a découvert la benaise un peu mitée de son arrière grand-mère.

 

Elle a expliqué à La Dépêche du Bassin (*) comment elle s’y prend pour coudre une de ces benaises, un travail qu’elle présente tous les dimanches dans la cabane de son père au port du canal. Elle explique : « Il faut assembler trois parties : la structure du haut sur laquelle s’assemble la partie arrière réglable sur les dimensions de la tête et enfin les festons qui, selon les besoins, décorent l’ensemble ». Et puis, il y a un secret de fabrication : pour que la benaise reste ouverte, sa rigidité est assurée par deux arceaux en jonc, à l’avant et à l’arrière de la coiffe.

 

Conclusion de Mme Mantenac : « On veut garder les racines de notre Bassin ». (*) Et tout ce qui contribue à défendre son patrimoine est bon.

 

J.D.

23 août 2018

__________________________________________________________________________________

(*) « La Dépêche du Bassin » du 16 août 2018. / Image Coll Académie