Revue de presse #4 / et la Grande guerre

REVUE DE PRESSE  n° 4-

par Jean Dubroca

 

La Grande guerre reste encore très présente dans l’histoire locale. « La Dépêche du Bassin » (N° 1170 du 25 au 31 octobre 2018) vient d’y consacrer plusieurs pages en évoquant quatre travaux sur les traces que ce conflit a laissées ici.

 

– « Les Américains et le Bassin d’Arcachon ». Dans son huitième livre, l’historien Jean-Michel Mormone raconte le passage en Pays de Buch de 20 000 soldats des Etats-Unis qui ont séjourné ici en 1917 et 1918. M. Mormone indique l’emplacement de leurs camps : une base d’hydravions au cap Ferret pour la lutte anti sous-marins, à Croix-d’Hinx où ils ont construit la puissante station de TSF « Lafayette », à Gujan, avec de grands hangars de dirigeables, à Cazaux pour l’entraînement au tir aérien et au Courneau dans un très vaste ensemble d’entrainement et de repos. À travers le livre on découvre les quelques traces qui subsistent de cette présence mais aussi des témoignages tirés de la presse et des archives locales et régionales qui sont illustrés de nombreux documents de l’époque. Un hommage aussi à tous ceux qui, venus de si loin, sont morts chez nous. (P.34 de « La Dépêche »).

 

À la recherche des morts anonymes du Courneau. C’est là le très gros travail de mémoire que vient d’achever Jean-Pierre Caule et consacré aux 949 Africains qui ont été inhumés au Natus, auprès du vaste camp du Courneau composé de 400 baraquements qui ont hébergé 18 000 soldats. M. Caule explique les causes de ces nombreux décès mais surtout, il a donné leur identité exacte à ces morts. Car les listes officielles comportaient de nombreuses erreurs ou, pire, avaient oublié des noms. Au total, 558 tirailleurs ont été exactement identifiés et, très prochainement, plusieurs stèles porteront leurs noms. Et leur souvenir n’en sera que plus fort.

 

Les soldats du Pays de Buch morts pour la France ont été très précisément répertoriés par Alain Espinasseau. Il a dû revoir de près les listes figurant sur les monuments aux morts, comme celui de La Teste où manquent 42 personnes. Mais le plus passionnant de cet immense travail de M. Espinaseau, poursuivi pendant cinq ans, relève de la statistique. Il a répertorié les professions et les âges des défunts, les périodes pendant lesquelles les tués, les blessés ou les malades ont été les plus nombreux, les communes qui ont dû enregistrer le plus grand nombre de morts et les conditions et circonstances qui ont entraîné leurs décès. Des chiffres qui donnent une exacte image du sacrifice avant tout populaire que la nation a dû consacrer sans terrible folie. On peut s’informer du sujet auprès de la Société historique, cours Tartas à Arcachon.

 

– « Arcachon pendant la Grande guerre » dans cet ouvrage que « La Dépêche du Bassin » juge « passionnant », Michel Boyé a dressé un tableau particulièrement surprenant de la station balnéaire entre 1914 et 1918. On lira davantage de détails sur ce livre dans notre rubrique « Info Prix littéraire ».