4- TALENTS 2019.
– ART/CINÉMA. Une production locale.
– « Saison Cinq » est une boîte de production basée à Lège-Cap Ferret et, forcément, ses responsables se sont tournés d’abord vers des réalisateurs locaux pour sortir des films. C’est le cas de Sébastien Hondelatte qui en a déjà réalisé plusieurs. Il a commencé par des reportages pour diverses chaînes de télévision françaises puis il a poursuivi en filmant ce qu’il dit être « un rêve d’enfant » : la tauromachie. Il en est sorti un « 52 minutes » qui compile cinq ferias, vues sous tous leurs angles. Récemment, il a participé au tournage de « Léa dans les villages » qui illustre une série d’une quarantaine de poèmes consacrés à la campagne française.
S’il vit le plus souvent à Bordeaux, son cœur est au Ferret où s’accrochent bien de ses souvenirs d’enfance. C’est donc tout naturellement que le premier film qu’il a fait pour « Saison-Cinq » est consacré à la presqu’île et, en particulier, à Hubert Charpentier « un conteur du quotidien », comme le définit Sébastien Hondelatte. Il a été séduit d’abord, dit-il « par cet art de dire des choses qui ne servent à rien avec humour ». Et puis aussi son art de maquettiste professionnel qui a produit des milliers de modèles réduits de bateaux pour de nombreux musées. Mais cet art lui sert aussi à perpétuer les formes de ces pinasses à voile qui embellissent le Bassin par leur légèreté et leurs lignes simples qui semblent celles des ailes. Pourtant, il éprouve une certaine nostalgie quand il voit disparaître ce Ferret d’antan où les relations sociales étaient celles d’îliens attachés à leur monde clos mais riche de relations humaines fortes. C’est tout cela que l’on retrouve parfaitement exprimé dans ce film attachant.
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D’autres œuvres sortent des cartons de « Saison Cinq » qui veut témoigner de ce que sa responsable, Emmanuelle Glémet, appelle la « poussière d’un passé bien loin du monde des décideurs actuels ». Et pourtant, c’est la richesse si variée de ce passé qu’il faut absolument fixer à travers les femmes et les hommes qui en sont les porteurs. C’est pourquoi Pierre Bouchilloux, qui vit à Claouey, a filmé le portrait de la poétesse gasconne Éliette Dupouy. Il a aussi filmé Jean-Pierre Sournet qui porte toute la tradition des forestiers d’Arès puis Pierre-Jean Labourg, longtemps président de la Société scientifique d’Arcachon, celle qui gère le musée et l’aquarium de cette ville en liaison avec l’université de Bordeaux. Enfin, est venu un film sur notre académicien Jean-Pierre Bernés, historien d’Audenge et légataire spirituel et littéraire de Jorge Luis Borges.
Camille Texeira, de Lanton, la seule femme de l’équipe, a fait un film sur Michèle Clément, ostréicultrice à La Teste qui, à sa retraite, est devenue…pêcheuse d’appâts. Un personnage peu banal, cette dame que, sur le port, on appelait « Michèle Culotte » car, y disait-on : « Elle faisait tout comme un homme ». Et on la remarquait aussi parce qu’elle portait souvent sur son épaule…un perroquet.
Ces six portraits, où chacun de leurs auteurs a mis une patte personnelle, une vision particulière de l’Histoire, parfois très émouvante, ont été coproduits par FR3-Nouvelle Aquitaine, avec la participation des villes de Lège-Cap Ferret et de La Teste. On peut les voir sur le site internet exponum.fr
J.D.