Lequel d’entre nous ne croyait pas connaître le Bassin comme sa poche ? Or, surprise – d’estey secret, en nuage fuyant, visage buriné – la vision que nous offre Martine Poulain-Zaborski renouvelle totalement – le style dépliant touristique auquel on avait fini par s’habituer !
Les trois diaporamas qu’elle a présentés à La Centrale devant une salle comble ont su tout simplement toucher le coeur du public.
Et c’est très mérité. Tout, les images, le texte poétique, la mise en musique, réveille en nous ce besoin de paix, de fraîcheur, de fusion avec la nature. Martine a appris le nom des oiseaux. Surtout, elle a su patiemment observer, attendre l’heure, de la naissance, du repas des « fauves », le moment précis où tourne la marée, et avec elle change le ciel, la couleur de la vase fluente et nourricière. Des heures, des mois, des saisons, des ans, d’observation sensible…
Quelques images, pleines de délicatesse, résument la charge affective exceptionnelle du témoignage, le récit, en quelques plans, d’une amitié avec « l’homme de la cabane ». Au fil des rencontres, elle capte ses gestes, ses paroles, ses enseignements, les outils, les mains humbles et burinées, jusqu’au jour » où ses cendres rejoignirent les flots » de son cher Bassin… quelques clichés, quelques mots, toute une vie…
Est-il possible qu’en ces temps troublés et souvent vulgaires, on ait été submergés par la grâce ? Sans aucun doute. Et c’est certain, on tient un vrai talent.
L’ association Interculturelle d’Arcachon a décidé de projeter prochainement ces images. D’autres le feront aussi.
M C Courtioux