Rencontres, paysages, mémoire, le réel magique du Bassin

78 #  AUTEURS  DU  BASSIN

Plusieurs ouvrages récents ont le Bassin et ses environs pour thème.

– « Coté océan, côté Bassin » par Michèle Gillot et Danie Gomes de Miranda.

Michèle Gillot écrit depuis longtemps des poèmes que les paysages du Bassin lui inspirent car, dit-elle, « ils la consolent ». Danie Gomes de Miranda, qui vit à Claouey depuis cinquante ans, peint depuis l’adolescence les couleurs et les reflets de ce même Bassin. Il fallait bien qu’elles se rencontrent un jour, ce qui se produisit lors d’une exposition de l’une, où l’autre découvrit un tableau un peu abstrait intitulé « Paysage Marin ». Ce qui déclencha chez Michèle « un flash absolu » car il correspondait exactement à la vision intérieure qu’elle avait connue en écrivant un de ses poèmes, « Naufrage ». Depuis elles ont travaillé ensemble, d’autant mieux, disent-elles « qu’elles s’accordent sur la même démarche où la réalité est transfigurée, restituée pour rendre le réel magique ». De cette symbiose, vient de sortir un ouvrage où s’associent délicatement en doubles pages, tableaux et poèmes. Ils sont habilement disposés pour former eux-mêmes des images légères et poétiques. Leur livre est « auto-auto édité » puisqu’un de leurs amis en a photographié les éléments qu’elles ont ensuite mis en page. On trouve le « livre-poème » au Centre Leclerc d’Arès (13 €). Informations au 06 20 4256 70 ou bien michele.gillot@orange.fr

– « La Leyre, contes et chroniques d’autres temps » par Serge Martin.

Bien que paru en 2016, le livre de cet ancien directeur d’école de Salles reste d’actualité. Il a confié à Corentin Barsac, correspondant de « La Dépêche », (6 mars dernier) : « je me suis aperçu que les doléances des Sallois de l’époque avaient des similitudes avec les mouvements sociaux actuels ». Effectivement, au printemps 1789, les habitants du lieu se plaignent dans des Cahiers de Doléances des injustices des taxes et des impôts, des limitations de leurs droits de chasse, d’un péage annuel en nature élevé pour pouvoir traverser la Leyre ou d’une taxe autorisant le pacage des troupeaux sur le territoire de la seigneurie. On lit aussi dans ce Cahier que les manans notent l’âpreté au gain, le peu de discernement et d’humanité exercé par le puissant seigneur. Un ouvrage à méditer.

« Andernos, de la préhistoire à 1939 », par l’association « Mémoire d’Andernos-les-Bains », en collaboration avec la Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch.

Préparé pendant quatre ans par de nombreux amateurs d’histoire locale, ce récit du long passé d’Andernos commence avec la découverte des « triangles et segments »  du Bétey, de petits silex travaillés qui forment ici l’un des plus importants sites préhistoriques de Gironde. Évidemment, c’est à Andernos que l’on trouve aussi la seule et célèbre villa gallo-romaine du littoral aquitain, étudiée ici en détail. Tout comme l’est l’église Saint Éloi, datant du XIème siècle, récemment restaurée et qui a échappé à la furie destructrice  du cardinal Donnet au XIXème siècle. En parcourant les 332 pages du livre, on découvre des anecdotes ou des personnages savoureux. Tel Louis David, qui, maire pendant vingt ans, a transformé un petit village de pêcheurs et d’ostréiculteurs en une station balnéaire qui attire nombreux les Bordelais. Sarah Bernhard une figure célèbre qui séjourna à Andernos et dont le souvenir, resté vivace dans la ville, est évoqué ici avec force détails. Un ouvrage d’autant plus intéressant que, pour Annie Durit, présidente de « Mémoire d’Andernos » : « il s’agit de transmettre et de partager une riche histoire et un important patrimoine ».

* L’ouvrage (20€) se trouve à la Maison du port d’Andernos et à la SHHPB à Arcachon,

– « B, comme Bassin » par Gwenaëlle Simon.

Voici de petites chroniques écrites au jour le jour, inspirées par le double visage du Bassin, celui d’hiver et celui d’été. L’auteur a noté les réflexions des habitants et des estivants afin de peindre la diversité des gens prise dans leur vie quotidienne car pour Gwenaëlle Simon, « il s’agit de montrer que c’est justement cette diversité qui construit un territoire ». Cette galerie de portraits, conçue comme des cartes postales envoyées à des amis, permet de pénétrer aussi bien dans les activités quotidiennes des personnages croqués ici que dans leurs pensées ou dans leur passé.

* On trouve le livre à la boutique Intemporelle de Gujan-Mestras, aux Q-Terreux à Biganos, au Jardin des Lettres à Andernos ou sur lulu.com. Renseignements au 06 79 85 72 81.   

                                                                                                         J.D.

                                                                                                     (À suivre)