# 94 – LITTÉRATURE.

– « Pyla-sur-Meurtre » par Bertrand Dumeste. (Polar).*

  – Le premier roman de Bertrand Dumeste, « Meurtre sur le Bassin » dont l’intrigue se nouait autour des cabanes du port testerin, paru en2018, en est à sa troisième édition. De quoi encourager son auteur –par ailleurs correspondant de « Sud-Ouest » à la Teste- à  poursuivre dans cette veine. En conséquence, « Pyla sur Meurtre » a pour cadre la forêt usagère, terre mythique chargée d’Histoire et d’histoires. Celle-là commence au soir de la « Soirée blanche » que la ville d’Arcachon organise chaque été sur le sable de la plage Pereire à l’intention de ceux qui, tout vêtus de blanc, veulent s’esbaudir en bonne compagnie en dégustant du foie  gras au ras des vaguelettes. L’ambiance de la Madeleine, sans les toros.

   Or, voilà qu’au milieu des festivités au cours desquelles on fait tourner les serviettes avec distinction, juste avant de taper des mains aux rythmes de la  bandas de Sanguinet, voilà que le promoteur Louis Monticet vient s’accuser du meurtre de son employée auprès de policiers municipaux médusés et pourtant habitués à certains exploits de promoteurs immobiliers. Il conduit alors l’inspecteur Camille Sauvageau au cœur de la forêt, là où il affirme avoir enterré le corps du délit. Stupeur : la tombe est vide ! Autre stupeur des policiers : la victime est bel et bien vivante, ce qui, de mémoire de flic arcachonnais ne s’est jamais vu, donc compliquera la procédure et même pourrait plonger certains limiers dans des méditations métaphysiques aux effets inattendus, tels un repli vers un monastère jésuite ou un temple bouddhiste.

   Et, malgré toutes ces tempêtes sous des crânes, les enquêteurs de se demander s’il s’agit d’un sombre canular après un trop plein de libations. Ou bien s’il faut parler de fantasme sordide ou encore de folie passagère et soudaine chez ce promoteur, engendrée par la liesse bourgeoise débridée qu’il a partagée  durant une soirée sur le sable.   

    Cependant, les choses vont encore se compliquer lorsque l’enquête dévoile que, dans l’ombre des pins millénaires, des force obscures viennent de se mettre en marche. Il y a donc là de quoi tenir le lecteur en haleine.

   Et son plaisir sera encore plus grand puisqu’il suivra l’enquête à travers des lieux et des rues de La Teste et qu’il y rencontrera quelques figures locales, acteurs de la forêt usagère mais, fort heureusement, tous bardés d’alibis incontestables.

  Un vrai polar bien de chez nous.

                                                                                             J.D.

                                                                                  (15  juillet 2019)

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(*) Éditions le Geste noir. 445 p. (13,90 €).