# 96 –PATRIMOINE. Les richesses du Pays de Born.
– Le musée archéologique de Sanguinet (*)
– Ce très intéressant musée montre toutes les richesses archéologiques qui ont été remontées du fond du lac par des équipes de plongeurs, amateurs certes mais néanmoins très férus en leur domaine pour avoir su exploiter avec rigueur et efficacité ce gisement lacustre extraordinaire. Avant la fermeture du lac, les rives d’une rivière qui se jetait dans le golfe de Gascogne, la Gourgue, abritaient des activités humaines. Entre le Ier et le 3ème siècles de notre ère existait là un village, Losa, étape sur la voie romaine littorale, celle qui allait de Dax à Bordeaux. On l’atteignait par le « grand pont » permettant de franchir la rivière dont le lit se trouve aujourd’hui à plus de sept mètres sous le niveau du lac.
Les fouilles entreprises depuis une trentaine d’années ont mis en évidence, non seulement les poteaux du « grand pont », mais aussi un petit temple de 12 m. x 10 ainsi que, sur la rive gauche de La Gourgue, un village fortifié, L’Estey du Large, qui s’était développé du IIIème au Ier siècle avant JC. Enfin, reculant dans le temps, on a retrouvé le site du village du Put Blanc établi là du VIIème au IVème siècles avant JC et qui fut occupé pendant la toute la période du premier âge du fer.
Autant dire que de véritables trésors historiques ont pu être recueillis des fonds du lac. Le plus spectaculaire est cet ensemble de trente pirogues monoxyles dont trois sont exposées au musée. L’une, en chêne, accuse l’âge respectable de 3270 ans. L’autre, entière, en pin, date de l’âge du fer et mesure huit mètres de long. Quant à la troisième, elle se présente sous la forme d’un fond de coque, en chêne, de quatre mètres de long et date du Moyen Age.
Les cinq sites engloutis par la montée des eaux du lac ont aussi permis de découvrir de nombreux témoins de la vie quotidienne : monnaies, poteries, jarres à goudron, bijoux, fibules, anneaux mais aussi traces d’une industrie à base de résine et de « fer des marais ».

Le musée, fort bien conçu, fait partie des Musées des France et met en valeur toutes ces pièces grâce à une habile muséographie, à des bornes interactives, à des films et à des maquettes.
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(*) Ouvert tous les jours en été. www.musee-lac-sanguinet.fr. De 4,5€ à 2,50€. Place de la mairie.
– Le Conservatoire des Landes de Gascogne. (*)
– Toujours à Sanguinet, les Amis du Conservatoire des Landes de Gascogne ont créé, bénévolement, une structure culturelle. Elle s’étend sur 8000 M2, dans un site de chênes et de pins qui a conservé d’anciennes maisons de bois caractéristiques de la Grande lande. Les concepteurs y ont adjoint un bâtiment neuf, en pin des Landes, ainsi qu’une grange à colombages déplacée depuis Lesgor. Le but de l’opération est d’étudier, de conserver et d’agrandir des collections relatives à des aspects particuliers de la vie quotidienne dans la Grande lande. C’est ainsi qu’est mis en valeur, grâce à un atelier reconstitué à partir d’outils authentiques, le travail méconnu du forgeron taillandier, celui qui, dans chaque village, fabriquait les outils du résinier.
Autre sujet traité dans le domaine : « Les Landes de Gascogne vues par les peintres », grâce à une vaste collection d’œuvres formée de gravures du XVIIIème siècle, d’aquarelles, de gouaches, de dessins et de photographies.
Le Conservatoire montre aussi un four à pain tradditionnel landais, il permet de suivre un sentier du gemmage tandis qu’il est prévu le montage de deux maisons landaises typiques, entourées de leur puits à balancier, de leurs poulaillers perchés et d’une bergerie au toit de chaume, autant de pièces récupérées à l’abandon dans divers villages.
J.D.
22 juillet 2019.
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(*) Sortie sud de Sanguinet, route de Parentis. 188 bis, avenue Charles-Castets.
40 460 Sanguinet. 06 60 88 51 78. contact@conservatoiredeslandesgascogne.com