# 118 – REVUE DE PRESSE
…de nos confrères de la presse d’ici
– LITTÉRATURE : ON ÉCRIT SUR LE BASSIN.
par Jean Dubroca
+ Des fiches pour Pyla.
+ Une créature dans le Bassin.
La « Dépêche » du 23 juillet dernier a noté que l’Association de défense et de promotion de Pyla-sur-Mer poursuit son travail d’information sur la station en éditant une nouvelle série de fiches sur le thème « Mieux connaître le Pyla ». Les deux premières, intitulées « Lieux disparus » permettent aux promeneurs de retrouver des institutions oubliées : une auberge de jeunesse, une école des cadres FFI, un cinéma de quartier, etc. La fiche suivante conduit à la rencontre de personnages qui ont marqué Pyla. Les fiches 4 et 5 présentent des aspects du patrimoine paysager et la sixième, enfin, ouvre les sentiers de cinq promenades à parcourir en famille. On trouve ces documents à l’Office de tourisme.

– Le même numéro de la « Dépêche » évoque un ouvrage de Frédéric von Lothringen, « L’extraordinaire créature du Bassin d’Arcachon ». (*) Elle a peut-être nagé dans ses eaux en 1912, et, en tout cas, tant de rumeurs auraient couru autour d’elle pour qu’elle intrigue jusqu’au ministre de la Guerre de l’époque. Lequel n’hésite pas à dépêcher sur les lieux un jeune officier lorrain, Augustus Müller. Il enquêtera et laissera des documents que l’auteur retrouvera plus de cent ans après. Il en tire alors une originale intrigue inscrite entre réalité et fiction qui tient de l’enquête policière mais surtout d’une aventure passionnante et émouvante. Elle est aussi un prétexte pour que le lecteur retrouve le Bassin du début du XXe siècle avec ses personnages connus, obscurs, inquiétants, réels ou imaginaires qui évoluent dans des décors que l’auteur reconstitue avec une précision d’historien mais ce qui n’altère en rien leur charme très arcachonnais. À noter aussi une belle couverture de Thierry Mordant.
* Éditions l’Harmattan. 112 p. 9,49 €.
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+ Un guide de survie.
– La « Dépêche » du 5 août présente la deuxième version du déjà fameux « Guide de survie du Cap Ferret» de Christian Moguérou et Pascal Bataille. (*) Ce dernier, homme de télévision, a créé, voici quinze ans, l’hôtel « Côté Sable » au Cap Ferret, le lieu, dit-il, « de sa deuxième naissance, le jour où à peine âgé de quelques mois, il a respiré l’air iodé de la presqu’île ». Quant à Christian Moguérou, journaliste et écrivain, il partage sa vie entre Paris, Arcachon et le Cap Ferret. Autant dire que c’est un endroit dont ils connaissent tous deux bien des secrets qu’ils dévoilent dans ce guide au titre ironique.

En 2017, lors de sa première édition, ils fixaient les objectifs « un peu fous » de leur guide : « vous faire partager notre passion et notre connaissance de la presqu’île, l’amusement de vous en éviter certaine embûches et de vous épargner des malentendus cruels et de vous concocter d’inévitables coups de cœur ». Pari encore tenu dans cette deuxième édition, car écrite sur un ton impertinent et parfois gentiment satirique, dans le ton de ce qui a déjà fait l’intérêt du premier de l’ouvrage. Dans cette seconde mouture, certes, il s’agit toujours d’un guide qui indique les plages les plus magiques de la presqu’île les meilleures cabanes à huîtres, les restaurants où il faut être vu, les endroits où il fait bon « shopper », ou faire la fête. Mais il y, en prime, tout ce qui fait le charme du livre : ce ton plein d’humour qui permet au lecteur de se glisser dans les coulisses d’un lieu qui, dit-on, serait devenu « le spot balnéaire le plus prisé de l’Hexagone ». Pour y survivre, il y a donc des impairs à éviter dans son habillement, dans les horaires à suivre et pas seulement ceux des marées car il faut être au bon moment au bon endroit, ce qui s’invente aussi peu qu’apprendre le javanais en dix leçons. Il faut par exemple, bien savoir que « être dans les 44 hectares représente depuis toujours le comble du Ferretcapien qui a réussi ». Et cela « malgré l’incomparable attrait des ornières et des fosses septiques ». Donc, pour bien réussir son exploration vacancière, il faut connaître quelques recettes : comment obtenir une table chez Hortense, où se glisser pour apprécier la subtilité secrète des « villages » et bien que « Piraillan ne soit pas le Cap Ferret ». Il faut aussi savoir où se poster et avec qui afin d’observer « le » Parisien ou « le » Bordelais dans leurs us et coutumes ou pratiquer avec aisance les manœuvres à effectuer pour embarquer dans le bateau des autres, car on ne conçoit pas de vacances au Cap sans un bateau… Voilà donc un guide cocasse, moqueur, et si subtilement écrit qu’il reste jubilatoire de bout en bout.
– Éditions Erickbonnier. 145×190. 248 p. 19 €. Toutes librairies.
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+ Un hommage en photos au Cap Ferret.

– Sous ce titre, et dans « Sud-Ouest » du 10 août, Bernadette Dubourg nous fait connaître deux frères photographes au Cap Ferret : Alexis et Quentin Bernard. Trente ans de passion pour la presqu’île a conduit les deux jeunes hommes (36 et 32 ans) à concrétiser cet amour du Bassin à travers la photo qu’ils pratiquent ici depuis dix ans. Côté Bassin comme côté océan, été comme hiver, ils ont su fixer tout ce qui fait la beauté du site et disposer ainsi d’une large collection de photos. Ils ont décidé l’an dernier de les diffuser sur un compte Instagram (@tributetocapferret) qui enregistre à ce jour 15 000 personnes. Assez pour que ces deux artistes qui, par ailleurs, travaillent, l’un dans l’audio, l’autre dans le pharmaceutique, comprennent que grand public aimait leur œuvre artistique. Ils ont donc sélectionné une cinquantaine de leurs clichés, exclusifs et non retouchés, en noir et blanc ou en couleur, afin de les vendre sous divers formats et divers cadres. (*) Une partie du chiffre d’affaire réalisé est versée à l’association Surfrider qui protège l’environnement océanique. Ainsi, ont-ils confié Bernadette Dubourg, « On veut rendre au Cap-Ferret ce qu’il nous offre. »
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– Site : contact@tributetocapferret.com
+ « Arcachon sous la botte allemande ». Philippe Patelin. (*)
– Il faut lire le recueil de 135 documents retrouvés par Philippe Patelin comme on ouvrirait une de ces vieilles boîtes oubliées dans un recoin d’armoire, avec curiosité et même avec une certaine appréhension tant on se demande quels instants de vie vont révéler des photos ou des feuillets jaunis égarés dans le temps. Le livret « Arcachon sous la botte allemande » est une de ces boîtes oubliées dont la richesse se découvre avec curiosité un peu ébahie.

Présentés à l’état brut dans la chronologie des événements, avec juste les commentaires indispensables pour indiquer leurs sources, leurs dates, leurs lieux, ces documents, tous inédits, expriment bien ce qu’était alors la vie quotidienne arcachonnaise. La Wehrmacht était partout dans la ville, obsédante et dominatrice, là défilant dans les rues, là organisant un concert en plein air, là se pavanant dans les meilleurs endroits de la station où des officiers dégustent de la fricassée de poulet ou des tournedos au grand hôtel alors que dans leur étroit bunker étouffant des bidasses curent leur gamelle. Là, les occupants se dorent au soleil mais dans les jardins du casino mauresque des estropiés revenus de Russie traînent leurs béquilles. Et pas loin dans la ville d’hiver, on entre dans « un offizier en bordell ». Mais ces photos, placées sous nos regards d’aujourd’hui, et ce n’est pas là le moindre mérite de ce recueil, quels sentiments font-elles naître en nous ?
Autres richesses de ce livret : un lot de ces documents administratifs qui soumettaient chaque acte de la vie des Français à un papier timbré de la croix gammée. Même la ponte des poules n’y échappait pas !
Enfin, il y a le plus tragique et le plus désespérant : ces lettres de dénonciations signées « de bons Français » et envoyées, avec tout le respect qui lui est dû, à M. l’Officier de la Kommandantur d’Arcachon.
Enfin, comme Philipe Patelin a eu la bonne idée de fixer en quelques lignes le contexte historique général de son travail et qu’il a même poussé le scrupule jusqu’à utiliser une machine à écrire garantie d’époque pour imprimer ses commentaires, on se dit que son recueil devrait être distribué dans chaque école du Bassin. Pour comprendre et ne jamais oublier.
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(*) À paraître.
– TALENTS DU BASSIN. LITTÉRATURE
+ « La vie », le premier roman de Séverine Caeiro. (*)

Bertrand Dumeste l’affirme dans « Sud-Ouest » du 6 août : « La Teste compte une nouvelle romancière ». Il s’agit de Séverine Caeiro qui a pris goût à l’écriture en envoyant des petits mails à ses collègues du magasin où elle travaille « afin, dit-elle, de les amuser ou de les réconforter ». Et ses collègues ont estimé que Séverine avait un talent d’écrivaine et lui ont conseillé d’écrire un livre. Mais il a fallu une rencontre avec l’auteur Dominique Calamel pour qu’elle se décide à prendre la plume. Et voilà comment est né « La Vie », un roman en deux parties, « aux multiples péripéties », écrit Bertrand Dumeste qui développe le sujet : « Dans la première partie, Clochette frappée par la mort de son fils se réfugie dans l’alcool et dans la correspondance avec un écrivain qu’elle admire. Mais elle n’est pas au bout de ses surprises ». La deuxième partie entraînera Clochette dan une véritable intrigue politico-religieuse. Et l’auteur de confier au journaliste : « je suis très fière d’être arrivée jusqu’au bout et je pense maintenant à mon prochain roman »
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(*) Éditions Spinelle. Sur commande d ans toutes les librairies et sur www.editions-spinelle.com 158 p. 16 €.

– PHOTOGRAPHIES
+ « Les vagues de Clément Philippon ». (*) Pour « La Dépêche du Bassin » du 29 juillet, Fabienne Amozigh a rencontré Clément Philippon, un jeune photographe dont les photos de vagues l’ont subjuguée et dont elle dit : « Des photos frappées par les rouleaux, la puissance et la lenteur d’un océan qui gronde sublime ». Après avoir parcouru et photographié le Monde, Clément Philippon est devenu photographe professionnel depuis 2009. Exactement depuis le moment où il a trouvé le domaine dans lequel il allait pouvoir exprimer toute sa fibre artistique : les entrailles des vagues océaniques. « Son boîtier attaché au poignet, il entre dans l’océan et il se livre à une véritable odyssées des vagues, cherchant la plus sublime interprétation d’un tube », écrit la journaliste pour définir l’art de Clément Philippon. Elle ajoute : « Il fait corps avec la mer et immortalise ses courbes transpercées de soleil… «
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(*) Tel : 06 15 55 19 43. instagram.clement.philippon@gm.com