Musée aquarium, camp américain, grippe espagnole, trains et shamanes…retour vers le futur !

                                    # 121 REVUE  DE  PRESSE

par Jean Dubroca

                                                            – PATRIMOINE –

+ Qui sauvera le musée-aquarium d’Arcachon ?

    « Sud-Ouest », sous la plume de David Patsouris et « La Dépêche », avec Jean-Baptiste Lenne, posent tous les deux cette même question. Ils exposent la situation, au demeurant assez complexe de ce musée, dont on trouve l’existence dès 1866 et dont l’aquarium fut rénové en 1934. Il est géré par la Société scientifique, fondée par l’abbé Mouls vers 1860. Mais il se trouve inclus dans des bâtiments et sur un site qui appartiennent à l’Université de Bordeaux. Un projet de reconstruction de l’ensemble du pôle scientifique près du petit port, à l’Aiguillon, devait être financé par la vente des installations actuelles à un promoteur.

Mais ce projet de pôle océanographique a échoué, devant les recours des voisins des deux sites impactés, devant ceux des défenseurs du lieu ou du paysage arcachonnais. Il sera donc construit à Talence. Toutefois, l’Université a besoin d’une présence maritime. Elle  a donc décidé de rénover ses bâtiments arcachonnais. Cependant, il se trouve « qu’une expertise minutieuse des constructions contenant le musée-aquarium a mis en évidence des problèmes de vétusté qui obligent à sa rénovation, à sa consolidation et à sa modernisation complètes ». Une situation que contestent en partie les responsables de la Société scientifique qui soulignent que le rapport de la commission locale de sécurité  n’a pas encore été rendu public.

Quoi qu’il en soit, même si l’Université participe au financement de ces importants travaux, la Société

scientifique ne peut assumer le plus gros de la dépense, sa situation financière « ayant déclenché une procédure d’alerte par le commissaire aux comptes de l’association ». La Société scientifique est donc à la recherche de mécènes ou de partenaires, publics ou privés. Son adresse : 2, rue du Professeur-Jolyet à Arcachon.   (1)

+ Le camp américain au Cap-Ferret.

   On lit dans « Sud-Ouest » du 19 novembre que le service des archives communales de Lège-Cap-Ferret a consacré une exposition à ce camp militaire installé par l’armée U.S  dans la presqu’île en 1917, afin de servir de base à un escadrille d’hydravions chargée de repérer et de détruire les sous-marins allemands. Au 28 janvier 1918, la base comptait 330 hommes et 28 officiers. L’exposition s’est attachée à raconter la vie de l’un d’eux, Charles Holmes Roberts. En même temps, elle décrit l’existence quotidienne dans ce camp qui sera utilisé par les G.I jusqu’au 7 janvier 1919. Elle est visible sur le site http://www.ville-lege-capferret.fr/ (2)

+ Nos arbres remarquables.

     Dans « La Dépêche » du 4 novembre, Xavier Daney a décrit quatre arbres géants du Pays de Buch. Dans une propriété privée du Val de l’Eyre, il a observé l’un des plus vieux châtaigniers de la Nouvelle Aquitaine. Il doit avoir 600 ans et provient d’une haie plantée au moyen-âge. Dans le domaine de Certes à Audenge, il a remarqué un quercus pyrenaica, soit un chêne tauzin, semé il y a plus de cent ans pour faire partie d’un ensemble triangulaire désignant un des points importants du domaine : la ferme, le château et son portail.

La forêt usagère de La Teste-Gujan montre plusieurs pinus pinastiers, les fameux « pins-bouteilles »  dont la circonférence peut atteindre les quatre mètres. Leurs formes originales sont dues à « des gemmages à mort ». On en voit près du parking de la dune du Pilat. Enfin, dans le parc Louis-David d’Andernos, pousse un quercus robur. Il s’agit d’un chêne pédonculé qui a la particularité de posséder une branche basse qui court près du sol sur une vingtaine de mètres. (3)  

                                                        – LITTÉRATURE –  

+  Le bulletin 186 de la Société historique du Pays de Buch.

    Dans un sommaire riche de huit communications, on en relève une qui relie passé et présent de manière étonnante. Intitulée « La Grippe espagnole au miroir d’Arcachon » et signée par Armelle Bonin-Kerdon, on voit comment les diverses autorités locales avaient entrepris de lutter contre la pandémie, au début avec beaucoup de légèreté, ensuite avec une pauvreté de moyens dramatique. On lit aussi, que, les mêmes causes causant les mêmes effets, un pic du nombre de décès (80) avait été atteint en août 1918, au moment de la saison estivale. Intéressant aussi de lire que Français et Allemands s’accusaient réciproquement d’avoir répandu le virus pour en faire une arme de guerre, alors qu’on sait aujourd’hui qu’il était d’origine asiatique. À quelque chose malheur étant bon, on apprend aussi que cette épidémie jettera les bases d’une organisation internationale de la Santé.

  À lire aussi pour leur originalité un aperçu de l’histoire industrielle de Gujan-Mestras par Hubert Bonin, la suite des biographies des commissaires de la marine par Bernard Dutein qui en apprend beaucoup sur le déroulement des carrières des fonctionnaires sous l’ancien régime et la surprenante histoire de l’horloge du clocher de La Teste. Enfin, la langue gasconne est honorée grâce à Gérard Simat qui évoque l’hommage rendu en 1920 au poète occitan d’Arès, Émilien Barreyre  (1883-1944). 

(En vente dans certaines librairies et auprès de la SHAAPB, au Ma.at, 22 bd Général-Leclerc à Arcachon ou par adhésion à la Société).

+ « Les vieux qui  se faisaient la malle ». Roman par Anne-Lise Besnier.

    Cette Audengeoise en est, avec cet ouvrage,  à son deuxième roman. Le premier, paru en février 2020, s’intitulait « La vieille qui cassait la baraque ». Stéphane Thierry qui a rencontré l’auteure pour « Sud-Ouest » note qu’elle aime écrire sur les personnes âgées parce que, dit-elle « elles  ont une histoire ». Avec « Les Vieux qui se faisaient la malle», Stéphane Thierry écrit qu’elle raconte l’histoire de cinq copains qui mènent une vie de retraités bien tranquilles à côté de Tours, jusqu’à ce que l’un d’eux meure bêtement. Aussitôt, pour vaincre le destin et la fragilité de la vie,  ils décident de faire tout ce qu’ils n’ont pas osé faire jusqu’alors…

(En vente à la FNAC ou chez l’auteure : anne-lise.besnier@gmail.com )

+ « Le fils de l’arbre » et « La tentation du tailleur de pierres » par Alain Doré.

   Bertrand Dumeste,  correspondant de « Sud-Ouest » à La Teste, a rencontré l’auteur de « La première Shamane », paru en 2019. « Le fils de l’arbre »* est la suite de ce roman qui formera une trilogie. Il raconte l’histoire de Shymha, la réincarnation cinq cents ans après, de Mhysha, la première shamane, qui cherche sa place dans un monde animé de querelles sanglantes. Un roman directement marqué par les recherches de l’auteur qui confie à Bertrand Dumeste : « je suis passionné par l’astrologie, la psychanalyse, l’analyse des rêves et la comparaison entre les religions ».

« Le Tailleur de pierres » ** est, lui aussi, inspiré par ces réflexions. Le roman se déroule en 1200, lorsque le jeune Noël montre un talent exceptionnel dans son métier. Ce qui rend le Diable si furieux qu’il charge Arsinoé,  sa démone préférée, de détourner Noël de sa foi chrétienne. Mais Dieu envoie Jérémiel, son archange de choc pour protéger Noël. Un prétexte pour Alain Doré d’entrainer le lecteur vers une réflexion sur la force réciproque de Dieu et du Diable. Pour l’auteur, elles sont égales, si bien que Noël devra trouver une troisième voie. Laquelle ? Le livre répondrait-il  à la question ? 

*   Éditions Abel Réal 432 p. 23€.

** Éditions Plumes de Marmotte. 208 p. 15,90 €.

+ « Akki ». Revue culturelle.

    Jacky Donzeaud a rencontré son rédacteur en chef, Laurent Bigaretta pour « Sud-Ouest », à Gujan-Mestras. Il précise que son interlocuteur est président de l’association gujanaise Kultoural dont le but est de promouvoir la culture locale émergente et la coopération culturelle entre les différentes villes. « Akki » est la version papier de « Le Type », qui, en numérique, poursuit les buts précités. Le premier numéro, lancé grâce à un financement participatif sera tiré à mille exemplaires. Il traitera de la contre culture en portant un regard historique et contemporain sur des sujets variés, allant de l’architecture, à la musique en passant par le Streets art et le skate. Chaque numéro semestriel, reposera sur un thème traité par des articles permettant d’approfondir les sujets traités, donnera la parole à la diversité désireuse de produire de nouveaux récits sur le territoire, hors des sentiers battus sur les marges de la culture néo-aquitaine.  Le premier numéro, fort de 130 pages, est déjà financé pour un coût de 9000 € et sortira pour Noël.  Informations : http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/akki/   

+ « Les chemins de fer économiques de Gironde » par Jean Perreteau et Patrice Durbain.

   C’est l’histoire bien oubliée et pourtant si importante dans la vie économique locale qu’ont traitée les deux auteurs cités dans « La Dépêche » par Anne Debeaumarchais. « Ils ont parlé de ce sujet de manière approfondie », écrit la journaliste, de l’origine au déclin de ces chemins de fer départementaux qui sillonnaient la Gironde tout entière. L’ouvrage, disent ses deux auteurs « équilibre histoire et anecdotes et s’attarde sur des détails peu traités comme l’entretien des voies, les gares, les garde-barrières, les ouvriers dans les ateliers et le matériel roulant ». (4)

  – Contact : Éditions du Cabri. 49 €.         

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(1) Lire l’article de J.P. Ardouin-Saint-Amand dans le bulletin 149 de la Société historique.

(2) Sur ce sujet, on pourra lire un article d’Annie Peyras dans « Sud-Ouest » du 3 août 2011 et une communication de Luc Dupuyoo dans la revue de la Société historique du 15 février 2015.  

(3) Notre ami Olivier de Marliave a écrit « Des Hommes et des Arbres. Curiosités botaniques d’Europe et d’ailleurs ». Éditions Images Paris 2015. 

(4) Sur le même sujet, lire « La ligne Facture-Lacanau (1884-1978) » par Madeleine Dessales et Claude Perreaud dans le n° 155 de la revue de la Société historique d’Arcachon.