AV/10 dec.

                                 L’ACTUALITÉ  ARCACHONNAISE  IL  Y  A  PRESQUE  CENT ANS

                                             AVEC « L’AVENIR » DU  10  DÉCEMBRE 1922 (1)  

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                                               * L’éditorial d’Albert Chiché *

                                                         PAIERA- T- IL ?

– Les rares Arcachonnais qui croyaient encore aux qualités de bon administrateur de M. Veyrier-Montagnères vont perdre leurs illusions. Qu’on en juge : antérieurement à 1914, l ‘Octroi imagine avec l’accord du maitre une taxe illégale sur le charbon consommé par  la compagnie du gaz. Mais le maire refuse de rembourser les 10.000 frs de cette taxe ce que n’aurait pas fait un homme sérieux. (…) Cela dure pendant huit ans et la dette se monte alors à 20.000 frs avec les intérêts. M. Veyrier-Montagnères a répondu qu’il espérait  un arrangement avec la compagnie. (…) Mais elle ne veut pas renoncer à cette créance. La ville devra payer 20.000 frs au lieu de 10.000 frs. Tel est le résultat de l’entêtement sénile d’un maire incapable. Payera-t-il de sa poche cette somme ? Ses amis disent oui. Ceux qui le connaissent à fond, disent : non. On verra.

                                                           * VINGT ANS APRÈS *

– Albert Chiché continue d’imaginer ce que serait Arcachon dans les années 1940.

Le Président de la République et le Roi d’Angleterre ont inauguré le tunnel sous la Manche. Le président de la république rhénane, devenue indépendante déjeunera demain à l’Elysée. Le Grand duc Nicolas III est revenu tsar à Moscou où tous les complices de Lénine ont été exterminés. Ainsi, l’Allemagne, prise entre deux feux, est devenue docile. La situation internationale est donc bonne aujourd’hui en Europe.  (…)

Mais en France, les femmes ayant obtenu le droit de vote et étant plus nombreuses que les hommes, elles ont pris le pouvoir depuis 1930. Les hommes ont été assez bêtes pour donner aux femmes des verges dont elles les fouettent. (…) C’est le monde renversé : la mairesse est une cuisinière de l’hôtel Victoria ! En me promenant, j’arrivai devant le Grand hôtel et je vis qu’il avait été modifié et qu’il était moins laid qu’autrefois. Le boulevard promenade était prolongé jusqu’à la place Carnot. (3)  Sur la gauche du  boulevard de la Plage, beaucoup d’immeubles anciens avaient été remplacés par de belles maisons de trois étages. C’est alors que je me suis réveillé…

                                   * JEAN BAUPUY  ÉCRIT DE CANNES *

– Il a ressorti son chapeau de paille. Il est accablé par la chaleur jusqu’à trois heures. Mais à 4 h.1/4 il fait noir. Il envoie un poème  en gascon : 

 

« Lous tems est bet,

Nous séquera la pet

Lou sou brille

Dans la charmille

L’audet cante

Et soum touts a escouta,

La nature s’arebreuilla.

La Nouël aproche

Peur ha bira la broche,

Cous qui n’aouran ni cazoua ni jardin,

Haran dens lou cazoua de son besïn.

Adichats maïenatjes. 

La Nouël aproche

Peur ha bira la broche,

Cous qui n’aouran ni cazoua ni jardin,

Haran dens lou cazoua de son besïn.

Adichats maïenatjes. 

– Traduction :

 

                       « Le temps est beau

                          Nous savourons la brise.

                          Le soleil brille

                          Dans la charmille

                          L’oiseau chante

                              Et nous sommes tous à  écouter

                              La nature se réjouir

                          La Noël approche.

                          Pour faire tourner la broche

                          Celui qui n’a ni potager ni jardin

                          Ira dans celui du voisin.

                              Au revoir les filles ». 

                                                       * INFORMATIONS *

– Dimanche dernier, on a essayé sur la place Thiers notre nouvelle pompe à incendie. Les résultats ont été excellents. Deux énormes jets s’élevaient à une grande hauteur et parvenaient à une longue distance.

– Les conférences d’hygiène sociale auront lieu pour les enfants des écoles, le mercredi 13 pour les garçons et le vendredi 15 pour les filles au Grand Théâtre à 14 h. Causerie du Dr Hameau : « Comment éviter les maladies ». Films documentaires.

– Le camp d’aviation de Cazaux a donné une grande représentation de gala. Soldats, officiers et femmes d’officiers ont fait aux acteurs une longue et sympathique  ovation.

– Mardi 12 décembre au Grand Théâtre de 9 h. à 11 h. Soirée de famille au profit des Pupilles de la Nation d’Arcachon avec le gracieux concours d’artistes arcachonnais et de la société de gymnastique, les Enfants d’Arcachon. 

                                               * TOUT  POUR  LA  PATRIE *

– Grâce au dévouement du capitaine Barreau, les cours de préparation militaire sont assurés de façon remarquable et suivis par 26 gymnastes. Les jeunes gens perfectionneront leur éducation physique en suivant des cours d’escrime assurés par le maître Roy.  

                                                    * LES SPECTACLES  *

– Olympia-Grand Théâtre. Cette  semaine, programme à gros succès comprenant la qualité et la quantité. 5000 mètres de films présenteront « Les Mystères de Paris » la plus magistrale reconstitution historique d’après les documents de l’époque puisés au musée Carnavalet et à la Bibliothèque nationale.  

   Au même programme : « La fille sauvage » et quatre documentaires : « Costumes de la région rouennaise », « Les poupées en porcelaine », « Dans le Sud tunisien » et « Paysages méditerranéens ».  À chaque séance : Pathé revue.

                                               * LES  RÉCLAMES *

– Les cadeaux Kodak.

    ET PENDANT  CE TEMPS  À LA  UNE DE  « OUEST – ÉCLAIR » DU  10  DECEMBRE  1922 (1)

– Éditorial d’Emmanuel Desgrées du Lou : « Politique intérieure ».

Le président du Conseil, M. Poincaré, ne doit pas laisser sans réponse l’intervention du Député Avril qui regrette que la loi de 1884 qui interdit l’exercice de l’enseignement aux congrégations religieuses ne soit pas appliquée avec assez de rigueur. 

– Le pacte de garantie. M. Poincaré a répondu à M. Lloyd George qui accuse la France de vouloir annexer la rive gauche du Rhin :  « il s’agit d’une pure calomnie ».

– Une audacieuse tentative de cambriolage à Paris. En plein jour, deux cambrioleurs armés ont tenté de s’introduire par la force dans l’appartement de M. Despujols. Mis en fuite par les cris de la femme de chambre, M^elle Lamache, ils ont été arrêtés aussitôt par d’autres  membres du personnel qui les ont livrés aux gardiens de la paix. Ce sont deux dangereux déserteurs du 83^e régiment d’artillerie lourde.

– L’Italie et la confiance. M. Mussolini souhaite ménager l’Allemagne dans les conditions de règlement de sa dette de guerre.

– M. Clémenceau parle. En visite à Washington, il a reproché aux Américains de ne pas s’engager devant la menace que représente pour la Paix une entente entre la Russie, l’Allemagne et la Turquie.

– L’heure du châtiment.  Émilie Rio qui assassina la petite Edwina a été condamnée aux travers forcés  à perpétuité. La victime l’avait surprise à voler dans le magasin de ses parents.

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• Sources : Gallica-BNF.
• (2) Le journal parut jusqu’en 1943.
• (3) Marcel Gounouilhou fit mieux en 1937.