125 / RP.
* REVUE DE PRESSE *
– LITTÉRATURE –
+ « L’enfant de l’Aube », par Fanny Leblond. (*)
– « Sud-Ouest-Dimanche » du 31 janvier présente le dernier roman de cette écrivaine à qui l’on doit déjà, en particulier, « Et au bout l’Océan ». Il se passait dans notre région, tout comme « L’enfant de l’Aube » qui se déroule en partie à Cazaux. L’intrigue a pour cadre l’année 1921 l’une de ces années dites folles qui suivent la Grande guerre. L’époque est importante puisqu’elle correspond à une profonde transformation de la place de la Femme dans la société française et à un souffle de modernité libératrice qui se répand dans les esprits, surtout ceux des plus jeunes.
L’héroïne du roman, c’est Hélène, un jeune-fille « de bonne famille » dont le destin est tout tracé : le beau mariage, les enfants, la vie bourgeoise… Mais elle tombe amoureuse d’un jeune pilote de la base aérienne de Cazaux, un de ces hommes auréolés du prestige de l’aviateur. Pourtant, la famille d’Hélène refuse cette alliance. Moyennant quoi, leur fille part s’installer avec son aviateur. Elle manifeste ainsi « son envie de tirer sur la nappe trop blanche des déjeuners familiaux du dimanche et de casser les verres en cristal ». Elle montre aussi que, pour elle, la liberté d’aimer est devenue la manifestation de sa liberté tout court.
Une volonté exprimée avec d’autant plus de force que les parents d’Hélène lui ont révélé un secret de famille qui va déterminer tous ses choix de vie et lui faire transgresser l’infantilisme où l’on voulait l’enfermer. Elle devient elle-même lorsqu’elle rencontre Anna, elle aussi toujours maltraitée par sa famille puisqu’elle lui a enlevé l’enfant qu’elle avait eu avec un soldat sénégalais. « J’ai fait ce que j’avais à faire. Il n’y a pas de place chez nous pour les filles-mères ni les batards. Et encore moins pour les nègres », dira la mère d’Anna à sa fille, lors d’une de ces scènes qui font éclater le vernis des relations familiales. Hélène, dès lors, va se montrer bien décidée à aider son amie, bouleversée par l’attitude de ses parents à retrouver son enfant. Mais la recherche sera dure. Les deux femmes devront affronter l’hostilité des hommes qui tiennent encore entièrement le pouvoir dans ces années-là. Il leur faudra aussi conquérir la volonté de pardonner et de devenir complètement adultes.
« Une époque bien reconstituée, un style musical parfaitement équilibré, une profonde intimité entre l’auteur et ses héroïnes », peut-on lire à propos de cet ouvrage.
________________________________________________________________________________________
(*) « L’Enfant de l’aube ». Fanny Leblond. City éditeur (Collection : Terre d’histoires). 17, 90 €.
+ « Akki ». Revue publiée par l’association gujanaise Kultoural. (*)
– Ce magazine semestriel, réalisé grâce à un financement participatif, présente « la culture hors des sentiers battus », ainsi que l’écrit Jacky Donzeaud dans « Sud-Ouest » du 2 janvier dernier. Le rédacteur en chef de la revue, Laurent Bigarella, précise encore : « Cet original objet collaboratif propose de nouveaux récits sur son territoire en donnant la parole à une diversité d’acteurs et d’actrices ». Forts d’une expérience de dix ans acquise avec « Le Type » diffusé sur le web, les responsables d’Akki proposent 130 pages illustrées sur le bon vieux papier qui veulent présenter la notion de contre-culture en Aquitaine. Une vingtaine d’articles, ajoute Jacky Donzeaud, « valorisent certaines valeurs présentées sur certaines scènes artistiques locales, montrent des lieux alternatifs ou intègrent des disciplines décriées, le tout contribuant à l’identité du territoire de la Nouvelle Aquitaine ».
Au sommaire d’Akki on trouve, par exemple, des textes sur l’histoire des cultures punk dans la région, sur l’intégration urbaine du skate à Bordeaux, sur la charge du rap ou des musiques électroniques en Nouvelle-Aquitaine, sur la contre-culture montrée par la scène rock radicale basque à l’heure des festivals, sur des cultures queer, sur le rôle politique de l’architecture, sur la culture des fanzines ou la dimension subversive de l’art. Des sujets traités par des collectifs d’artistes, des chercheurs, des étudiants et même par des spécialistes de haut-vol comme l’historien Luc Robène et la chercheuse au CNRS Solveig Serre qui sont les instigateurs du projet de recherche « Punk Is Not Dead » qui vise à documenter des scènes punk partout en France depuis 1976.
_________________________________________________________________________________
(*) 14, 90 €. Design graphique et maquette par le studio bordelais Bureau Nuits. En librairie et contact@kultoural.eu
+ « Féral » par Jean-Luc Riva et Aton. (*)
– Bruno Béziat, chef de l’agence « Sud-Ouest » d’Arcachon, a rencontré ces deux auteurs, comme on peut le lire dans le quotidien du 10 décembre 2020. Ils ont déjà coécrit et publié « GIGN confessions d’un Ops » dans lequel Philippe B., dit Aton, un ancien du GIGN, évoquait ses souvenirs tandis que Riva, Testerin, est un ancien agent du renseignement français. Mais « Féral » n’est pas un récit. Bruno Béziat écrit : « Il s’agit d’un étonnant mélange entre un guide d‘accompagnement au développement personnel et un roman graphique ». Se présentant comme une alternance de photos et de dessins, façon BD, le livre démontre « comment on peut retrouver une force qui est en nous » dit Aton. Une part de la recette pour savoir se préparer physiquement et mentalement aux épreuves d’une unité d’élite et aux épreuves de la vie : « avoir de petites réussites à des échéances courtes pour gagner de la confiance en soi et ainsi pratiquer un exercice mental comme physique », indique Aron. Et Bruno Béziat de préciser : « Rien de littéraire dans ce livre mais un langage simple et direct, compréhensible par tous, avant tout pratique ». Le succès est déjà là puisque 10 000 exemplaires du livre ont été vendus avant la fin de 2020.
___________________________________________________________
(*) « Féral, cette force qui existe en nous ». Ed. Nimrod. 24,90 €.
+ « Qui a tué Louis Cadiou » par Philippe Tranchard. (*)
– Dans un des derniers numéros de « La Dépêche », on lit que Fabienne Amozigh a rencontré Philippe Tranchard, un écrivain arcachonnais, journaliste de son état, qui vient de publier le résultat de ses recherches sur l’affaire Cadiou. C’est une énigme sur le meurtre en 1913 d’un directeur d’usine retrouvé mort dans un bois vers Landerneau, une balle dans la tête et égorgé. Il a fallu trois ans de recherche à Philippe Tranchard pour examiner toutes les pistes pouvant expliquer cet assassinat : crime familial, règlement de comptes, crime politique à la veille de la guerre ? Il a découvert une suite d’anomalies dans les événements qu’il raconte et qui semblent rattacher l’affaire à des accidents qui ont détruit plusieurs navires de guerre et causé la mort de centaines de marins. Pour Fabienne Amozigh : « L’auteur a écrit ce livre comme on jette une bouteille à la mer puisqu’il souhaite que quelque témoignage nouveau apparaisse ». Elle conclut en soulignant que les faits relatés « donnent une grande tension au récit ».
_________________________________________________________________________________
(*) Édité à compte d’auteur. En vente sur Fnac, Amazone. Sur commandes en librairies. 15,90 €.
+ « William, un autiste au parcours étonnant » par Philippe Dalbigot. (*)
– « Un livre qui donne espoir aux parents d’enfants autistes ». C’est sous ce titre que Stéphane Thierry, le correspondant de « Sud-Ouest » à Audenge présente cet ouvrage dont il a rencontré l’auteur. Il raconte la vie de son fils, William, né en 1986 et qui a toujours suivi un enseignement scolaire adapté qui le conduira vers un double CAP : restauration et valet de chambre. À 21 ans, il entre avec ces spécialités au Conseil régional d’Aquitaine et vit aujourd’hui de manière autonome grâce à l’appui de quatre référents de l’APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés). Stéphane Thierry insiste sur le fait, indiqué par le père de William « qu’il a toujours été stimulé, poussé, entouré par une famille unie ce qui lui a permis de garder des repères ».
_________________________________________________________________________________
(*) En vente à la Maison de la Presse à Audenge ou bien au 06 85 66 59 15. 16 € phlippe.dalbigot@orange.fr Consultable dans les médiathèques d’Arès et d’Andernos.
* PATRIMOINE *
– Les fresques de la chapelle de Vieux Lugo.
+ Dans « La Dépêche » du 4 février, Jean-Baptiste Lenné s’intéresse aux travaux de l’association des Amis du Vieux Lugo qui œuvre pour la protection et la connaissance de l’église Saint-Michel. (*) Classée en 1957 au titre des monuments historiques, elle remonte au XIIe siècle et son architecture est caractéristique des églises de la Haute-Lande. Mais sa particularité réside dans ses peintures murales médiévales. Ignorée des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle depuis la fin du Moyen Âge et abandonnée par la population à partir du XVIIe siècle, l’église a bien failli disparaître. Mais en 1955, l’abbé Thomas redécouvre les fresques. Depuis 1993, l’association des Amis de Saint-Michel a conduit leur rénovation qui est loin d’être achevée. La composition picturale court de la nef à l’abside. Sur la voûte, on en voit bien le thème : le Jugement dernier avec un Christ en majesté entouré par le collège apostolique jusqu’à la hauteur des fidèles. Les symboles des Évangélistes occupent le sommet de la voûte dont les retombées sont occupées par la représentation du paradis et de l’enfer. Le Salut à venir est illustré au nord comme conséquence des actes de Miséricorde et de repentir figurés sur le mur nord de la nef. Le tout constitue un ensemble remarquable particulièrement rare.
______________________________________________
(*) Site de l’association : vieux-lugo.com