# 128/RP

* REVUE DE PRESSE N° 128 *
par Jean Dubroca
* LITTÉRATURE *
+ Académicienne à l’œuvre : « Cristal Noir. Meurtres sur Garonne », par Jeanne Faivre d’Arcier.
+ C’est dans « Sud-Ouest » du 26 avril que Patrice Bouscarrut rend compte de ce nouveau polar de notre collègue. Un gros roman de 500 pages qui s’éloigne des derniers livres qu’elle a publiés, plutôt destinés à un jeune public qui n’est d’ailleurs pas le plus facile à conquérir. Cette fois, il s’agit d’un récit situé dans le milieu gay bordelais. Et pas des plus romantiques car, confie l’auteur : « Il m’a été inspiré par un article de ‘’Libération’’ sur les ‘’chemsex », autrement dit sur l’utilisation de drogues qui stimulent l’exercice sexuel avec toutes les conséquences nocives sur la santé des pratiquants ». L’intrigue qui se situe dans ce milieu bordelais si particulier c’est la poursuite d’un tueur qui ne s’attaque qu’aux homosexuels trentenaires. Elle repose sur deux amis, l’un ancien adepte des « chemsex », l’autre, jardinier qui se sont rencontrés dans un bar « L’Ours Marin », tenu par un patron bien connu à Bordeaux, Jean-Christophe Cabut, un ami de l’écrivaine. Il partiront à la chasse au tueur qui sévit dans toute la France et surnommé « Vespa velutina : le frelon asiatique ». Avec la capitaine Sidonie Sallenave et son adjoint Thomas Belloc, secrètement gay, ils le poursuivront jusqu’en Normandie. Une poursuite qui est en même temps une histoire d’amour entre deux hommes, racontée par une femme

Jeanne Faivre d’Arcier a passé deux ans et demi sur son roman car , a-t-elle dit à « Sud-Ouest » : ‘’ Je ne savais pas comment aborder la description des scènes d’amour entre ces deux hommes mais je me suis dit que, quand on parle d’amour, c’est toujours de l’amour ’’. De plus, il lui a fallu se rapprocher de l’association « Aides » qui lui a donné un éclairage précis sur ce monde des « chemsex » et surtout sur la prévention qu’elle diffuse. Mais l’auteure le reconnaît : « Même si j’ai toujours eu des sujets sur le fil du rasoir, celui-ci était compliqué sur le plan émotionnel ». Elle ajoute : « C’est un polar noir car j’ai l’habitude dans mes romans de trancher dans le lard, d’aller au fond des méandres des âmes tourmentées mais il y a des moments drôles car je ne peux m’en empêcher. »
Voilà donc un livre qui aura tout pour plaire à un large public et qui sera en tête de ce qu’il faut avoir lu pendant les vacances de cet été.
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– « Cristal Noir ». Éditions La Geste. 485 p. 13,90 €. En toutes librairies.
+ Bulletin 188 de la Société historique et archéologique du Pays de Buch.

+ On lira dans ce bulletin, dix communications fort intéressantes. Par exemple, parmi les plus originales, Raymond Lagargue a étudié un sujet mal connu : les recrues du Teich pendant la guerre de 1870. Rodéric Martin relate l’évolution de la famille Rocher dont un des ports testerins porte le nom. À noter encore un sujet inattendu : « La station lance-amarres » d’Arès par Gérard Simmat. Marie-Christine Rouxel raconte l’histoire d’un bâtiment arcachonnais qui vient de disparaître : « De la villa Isabelle à la Maison des associations » (Photo de couverture). Enfin, Jacques Leblois dresse un portrait : « Robert Escarpit à Arcachon » et permet de retrouver la forte influence intellectuelle de l’auteur du subtil « Littératron », en même temps que son humour ravageur et que son engagement politique.
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– En vente (10 €) à la Société historique, MA.AT, 22 bd. Général Leclerc. 33120 Arcachon.
* « À la découverte des Abatilles et du parc Pereire ». Collectif de membres de la Société historique et archéologique d’Arcachon et de l’association pour la sauvegarde du site d’Arcachon.

+ Dans « Sud-Ouest » du 8 mai dernier, Christian Visticot présente ce joli petit guide original car il invite à la promenade tout au long des rues et allées d’un secteur d’Arcachon dont on méconnait trop la richesse architecturale. Six circuits d’environ deux kilomètres chacun, précisés dans un plan, permettent de découvrir des aspects architecturaux très variés du quartier. Mais l’intérêt de la visite que le guide met bien en valeur est que chaque pièce du puzzle est particulièrement homogène car correspondant à une période historique précise. Le lotissement du parc Pereire est caractérisé par de grandes villas typiques des années 60. Le parc des Abatilles est dominé par de petites mais gracieuses maisons nées entre 1920 et 1940. On fait ensuite une promenade dans la discrète allée de Tilleuls où l’on trouvera de superbes et imposantes villas qui sont comme de parfaits exemples de ce qu’a pu produire l’architecture balnéaire de l’entre deux guerres. Dans le quartier de la SICA-Farandole, on verra surtout des illustrations exemplaires de tout ce qu’a permis d’imaginer le style néo-basque, né au Pilat, mais développé ici dans les années 50. Un dernier circuit conduit de l’élégante église Saint-Louis (1957-1968) vers un ensemble contemporain particulièrement réussi. Si l’on ajoute que le guide attire aussi l’attention sur des particularités historiques, qu’il comporte un glossaire des plus instructifs ainsi qu’un rappel historique qui situe le quartier dans l’histoire d’Arcachon et des synthèses sur le patrimoine architectural et naturel du vaste quartier et qu’enfin les photos très éloquentes qui vont à l’essentiel, on comprend que l’on peut profiter parfaitement des charmes de ce guide sans bouger de son fauteuil.
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– En vente (6€) 84 p. dans les librairies d’Arcachon et à la Maison de la Presse, « Le Fontenoy », allée Roger-Touton.

* « La forêt usagère expliquée aux enfants » par Jean-Pierre Collin.
– Armelle Hervieu dans « Sud-Ouest » a rencontré Jocelyne Belliard, vice-présidente de l’Association de défense de la forêt usagère. Elle lui a expliqué que son association avait financé un petit livret pour, dit-elle « que les enfants prennent conscience que la forêt usagère fait autant partie de notre patrimoine que le banc d’Arguin ou l’île aux Oiseaux ». En même temps, les enfants apprendront les particularités d’exploitation collective de la forêt remontant au Moyen-Âge, ce qui pourra être lié à une étude sur cette période. Jean-Pierre Collin, ancien enseignant, a conçu et illustré le livret et cela bénévolement dit-il, « par volonté de partage ».
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– En vente (5 €) sur les marchés ou en librairies.
* « Au bonheur des huîtres » album de photos de Fabienne Herreyre.

– On devait déjà à cette photographe, en 2018, « Paysans de la Mer », douze portraits d’ostréiculteurs, rappelle Patrice Bouscarrut dans « Sud-Ouest » du 1e avril dernier. Mais, lui a confié l’auteure : « Je voulais faire un sujet sur l’huître de A à Z pour montrer tous les aspects de la vie des ostréiculteurs. » Pour réaliser « Au Bonheur des Huîtres », elle a donc suivi un jeune couple du Petit-Chenal, aux Jacquets, Clothilde Degrave et Loris Tentarelli, afin de montrer les difficultés de leur installation, toutes les étapes de leur travail au fil des saisons et toute leur histoire. « Un témoignage didactite et émouvant », conclut Patrice Bouscarrut.
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– « Au Bonheur des Huîtres », A4, cartonné. Fabienne Herreyre. 144 p. dont 91 de photos en couleurs (20 €). Facebook : PaysansDeLamer.
* « Jardin intime » ouvrage posthume de Nicole Martin, publié par Serge Martin.

– Corentin Barsacq, dans « La Dépêche » du 6 mai, parle de cet ouvrage qui est un hommage de l’auteur sallois, ancien instituteur, Serge Martin à son épouse ‘’Marnie’’, disparue en mars 2020. « C’était une artiste plasticienne de talent, elle était amoureuse des jardins et partait de ce qu’elle y observait pour créer ses œuvres », confie Serge Martin. Dans « Jardin intime », il a donc voulu faire découvrir le lien existant entre le végétal et l’imaginaire en associant des œuvres de Marnie aux commentaires qu’elles lui inspirent. « Je voudrais ainsi expliquer comment Marnie passait du réel du jardin à l’imaginaire, traduit en toiles, en sérigraphies ou en composions plastiques », explique Serge Martin. Et Corentin Barsacq de conclure : « L’auteur, avec pudeur et admiration, honore un chemin de vie arpenté à deux mais orné des œuvres éternelles de son épouse ».
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– « Jardin Intime ». Dossiers d’Aquitaine ed. Cartonné. 52 p. 24 x 24. 20 €. En vente à lalibrairie.com
* « Andernos-les-Bains. Métamorphoses » par Claude Perreaud et Gérard Simmat.

– Comme il s’intéresse de très près à l’histoire d’Andernos, Claude Perreaud a confié à Mathias Durand-Reynaldo, dans « La Dépêche » du 29 avril : « Je me suis rendu compte qu’il y avait peu de traces écrites et encore moins d’artéfacts sur la ville ». Il s’est donc mis en quête de dénicher tout ce qu’il pouvait récupérer afin de retracer ce passé et tout lui est bon pour cela : photos, cartes postales, plans, cartes, affiches, journaux anciens, affiches publicitaires et même, a noté le journaliste, « des horaires de bus de 1930 ». Le tout minutieusement répertorié. Claude Perreaud explique ainsi cet attrait pour ces objets : « Ils ont traversé le temps, en conservent la mémoire et forment une mine incroyable d’informations». Il n’est donc pas étonnant que, basées sur tous ces documents aussi inattendus que variés, ces « Métamorphoses d’Andernos » soient particulièrement captivantes.
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– « Métamorphoses ». Parution septembre 2010. Michel Fontaine ed. 128 p. 35 €.
* AUTEURS DU BASSIN
+ Patrick Ferras : « Apprendre à comprendre l’Afrique actuelle ».
– Armelle Hervieu, dans « Sud-Ouest », dit de Patrick Ferras : « C’est le plus Africain des Testerins ». Il est vrai, nous rappelle-t-elle, que, depuis des décennies, ce géo politologue vit entre le Bassin et l’Afrique. Depuis Addis Abeba il rejoint diverses capitales africaines où il étudie les stratégies économiques, politiques et sécuritaires des 54 pays qu’il a visités . Son livre, a-t-il dit à Armelle Hervieu, « est le fruit de ses carrières de militaire, d’enseignant et de chercheur.» Et la journaliste de conclure : « Il porte un regard avisé sur les rivalités de pouvoir qui agitent ce continent dont Jacques Attali a dit qu’il sera celui de la deuxième moitié du XXIe siècle ».
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– On se procure l’ouvrage chez l’auteur au 06 66 80 89 69.
+ Souleymane Diamanka : « Habitant de nulle part, originaire de partout ».

– Pour « Sud-Ouest-Dimanche » du 2 mai, Céline Musseau a rencontré cet artiste qui vit sur le Bassin. Ce poète, dont le parcours créatif est né dans le milieu du hip-hop bordelais. Cette influence, ainsi que le rap et le slam l’ont inspiré pour écrire une poésie calquée sur l’oralité. Ainsi, il est, pour la journaliste, « devenu un incontournable de l’écriture contemporaine ».
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– Collection « Points poésie ». 144 p. 7,30 €.
Que du beau boulot ! Chapeau à tous ! et merci à nos confrères de tant de variété ! Et à Jean Dubroca sans cesse en éveil !