RP/ 15 sept – 132.
* REVUE DE PRESSE 132 *
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* Académiciens à l’œuvre *
+ Notre confrère Jean Mazodier préside l’active association Protection et aménagement de la presqu’île du Cap Ferret qui s’est penchée dernièrement sur l’avenir délicat du site. Le prix Pierre-Mazodier a été remis à Jean-Marie Froidefond, président de la Société scientifique d’Arcachon, dans le cadre du Fonds de création pour la rénovation du musée-aquarium d’Arcachon qualifié de « grande cause nationale du bassin d’Arcachon ».
* Littérature *
+ « Les passes du bassin d’Arcachon » par Éric Joly (*)
– Voilà un ouvrage important pour jalonner l’histoire du Bassin « car il y a peu d’ouvrages sérieux sur les passes du Bassin », écrit Christian Visticot qui a rencontré pour « Sud-Ouest » son auteur, ancien grand reporter à « L’Express » et qui réside désormais sur le Bassin.

Son livre évoque les deux cent cinquante drames causés par la férocité des passes entre le XVIIe et le XXe siècles, dont le plus terrible, rappelle Christian Visticot, fut « Lou gran malur » de mars 1836 qui vit périr soixante-dix-sept marins du Bassin. Puis l’auteur écrit l’histoire des évolutions de ces passes et tous les nombreux projets établis depuis quatre siècles pour tenter de les canaliser. Et comment ne pas évoquer ce qu’il appelle « La Digue en or », c’est à dire la lutte de Sisyphe menée par Benoît Bartherotte contre le Titan océanique qui veut dévorer son sable. En annexe, on trouve des conseils pour naviguer dans les passes et une bibliographie sur le sujet. Enfin le journaliste souligne que l’on trouve une illustration de chaque chapitre avec des reproductions de cartes, de dessins anciens et de documents hydrographiques actuels.
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(*) Éditions Confluences. 15 €.
+ SO BASSIN. Grands récits et folles histoires. Magazine de « La Dépêche du Bassin ». N°7 (*)
– C’est un magazine particulièrement intéressant que publie l’hebdo du Bassin. « Un peu de poussière et beaucoup de noir et blanc pour nous replonger dans des histoires qui ont 20 ans, parfois 100 », écrit Alexis Blad, rédacteur en chef. Le résultat : illustrée par une iconographie très explicite, une série d’articles montre la richesse du récent passé du Bassin. Si certains textes relatent des faits plus ou bien connus – Anabella au Pilat, le rêve des frères Pereire, ou les pirogues de Sanguinet – beaucoup d’autres racontent des faits originaux. Ainsi, d’une plongée dans la mer des Caraïbes qui fait émerger l’aventure de « L’Atlantic Princess », le navire de croisière de l’U.B.A. Ou bien l’étonnante conquête des premiers puits de pétrole à Cazaux ou encore le polar bien réel que fut la capture d’un gang à Belin-Béliet.

Plus original encore, un retour sur le cabaret Alex à Audenge où affluaient des homos, souvent venus de loin, dans les années 60. Et puis, des événement inattendus qui deviennent des marques historiques : la construction audacieuse de la résidence Arcachon-Marines, les antennes radio de TKD ou celles de Croix d’Hinx ou encore la pénible agonie du zoo de La Hume. D’autres faits, très oubliés eux aussi, ressurgissent : la terrible tempête de décembre 1951 ou la belle vie du casino Miami à Andernos. Enfin le magazine fait la part belle à deux académiciens, Charles Daney et Denis Blanchard-Dignac. À deux, ils ont retrouvé le Babar folâtrant dans l’île aux Oiseaux et le second qui a si bien su évoquer Cocteau au cap Ferret. Si on y ajoute que la catastrophique crise de l’huître des années 70 est racontée par un truculent reportage chez ceux qui en souffrirent, on verra qu’il y a grand intérêt à lire ce magazine de « La Dépêche du Bassin ».
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(*) En kiosque et en librairie. 98 p. 4,90 €.
+ « Irina Kouryakine ou les chemins de l’exil », par Geneviève Gaultier
– Jacky Donzeaud, correspondant de « Sud-Ouest », a rencontré la Gujanaise Geneviève Gaultier qui lui a résumé ainsi l’intrigue de son second roman : « La princesse Irina, au caractère bien trempé, évolue de la Russie des tsars à la révolution bolchevique. Elle fuit en France, où elle rejoint la diaspora des Russes blancs avant de s’installer dans une somptueuse villa d’Arcachon ». Mais cette mésaventure est aussi – et surtout- le moyen pour Geneviève Gaultier de tracer le portrait d’un personnage hors du commun puisque l’auteur ajoute : « Elle subira l’infamie de sa famille avec un premier exil à Irkoutsk, la ville des renégats, elle fera la douloureuse expérience d’un mariage arrangé avec un mari violent, elle fuira sur les routes de Sibérie, elle traversera dramatiquement la guerre 14-18, connaîtra plusieurs fois l’amour et ce n’est que dans le Paris des années folles qu’elle trouvera la reconnaissance car elle y deviendra journaliste ».

Brigitte Vergès, dans « La Dépêche », ajoute que cette jeune aristocrate aux cheveux d’or et aux yeux charbon est l’héroïne d’une véritable saga qui achèvera son aventure par la création des « Maisons d’Irina » pour faire évoluer la vie des femmes dans la détresse. Elle conclut en observant que l’auteure est baignée par la musique de Tchaïkovski, Anna Karénine et le docteur Jivago.
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(*) Édité avec le concours de A4PM. 290 p. Illustré par l’auteur. 16 €.
* Patrimoine *
+ L’Association syndicale des propriétaires des cabanes de la côte ouest du bassin d’Arcachon
– Créée en 1981 cette association veut défendre les villages ostréicoles de la côte noroit. Elle y a fort bien réussi dès sa création puisque, sous l’impulsion de Guy Castaignède et de Jean-Louis Réveleau, elle parvint à faire inscrire ces villages à l’Inventaire supplémentaire des sites des Monuments historiques. Une action que rappelle Anne de Beaumarchais dans « La Dépêche du Bassin » du 26 août. Présidée aujourd’hui par Isabel Madrid, l’association a travaillé cette année à la rédaction d’un règlement plus précis sur l’occupation et la transmission des cabanes dans des villages, qui, s’ils appartiennent à l’État, sont gérées par la commune de Lège-Cap Ferret. Ce qu’il faut surveiller de près … En projets pour 2022 : un livret sur l’histoire de l’association, la création d’un site internet et la participation à un dossier communal sur les cabanes historiques.
+ Au pied de son arbre….

– Albert Lefebvre a sauvé son arbre. Un chêne vieux de plus de 250 ans qui couronne la Ville d’hiver et que des riverains avaient fait condamner à l’abatage par la justice pour cause de nuisances. C’est dans un article signé « M.M » que « La Dépêche du Bassin » raconte cette histoire. Il a fallu à M. Lefebvre subir plusieurs années de procédure pour sauvegarder ce jalon de l’Histoire. « Il a même connu l’Ancien régime et le Premier empire. C’est un vestige de la chênaie qui poussait ici ». Son sauveur ajoute : « Il fait partie intégrante du patrimoine arcachonnais ». Enfin, de profondes raisons sentimentales attachent M. Lefebvre à son chêne : « Depuis quatre générations, ma famille vit à côté de lui et c’est une part de mon enfance ». Voilà un arbre séculaire qui plonge ses racines autant dans l’histoire locale que dans le cœur de son protecteur…
+ « À la recherche d’une mousse perdue »

– C’est le titre d’un article de Xavier Daney dans « La Dépêche du Bassin » qui a suivi Aurélien Belaud le long des bords de l’Eyre, du côté de Belin-Béliet. Et, avec ce spécialiste, ils ont trouvé une « fontinale chevelue », une espèce d’algue très rare à l’échelle nationale. Découverte en 1894 près de Lamothe, elle pousse dans le seul vaste secteur boueux et boisé connu pour cette espèce en France. Et, ce qui ne gâte rien, Aurélien Baudry ajoute : « C’est un indicateur du bon fonctionnement alluvial de la Leyre et de la préservation de son caractère sauvage ». Un caractère qui constitue une richesse de notre patrimoine local.
+ En bref
– Fête particulièrement marquante pour la tradition patrimoniale locale : celle de la forêt usagère. Organisée par l’ADDU (Association pour la défense de la forêt usagère), elle se tiendra toute la journée du 19 septembre, à partir de 10 h., au pôle forestier, route de Cazaux. Au programme : diverses démonstrations (gemmage, sciage, apiculture), débat sur la forêt usagère, une exposition sur le centenaire de l’ADDU et bien entendu, repas champêtre et distractions pour les drôles (les jeux en bois et les petits ânes). Au moment où la forêt usagère est de nouveau menacée, voilà une fête qui tombe bien.
– La traditionnelle fête de la ruralité a eu lieu à Biganos. Une autre fête authentiquement locale qui valorise agriculture traditionnelle et ancestrale, activités autour du bois de pin et techniques d’artisanat local oubliées.
– S’il fallait un jalon pour marquer l’histoire du patrimoine industriel local, c’est bien dans la marque de cycles « Cazenave » qu’on le trouverait. Jusqu’en 1975, c’est dans une usine de Belin employant 800 personnes qu’était fabriquée cette bicyclette quasiment mythique. Jean-Luc Pérénom, une jeune Bélinétois, a entrepris d’en retrouver des épaves au fond des granges de la région, d’autant plus que certains connaisseurs de l’histoire du vélo en France montrent leur intérêt pour ce vélo de pépé.
