Av. 25/11.
LA VIE ARCACHONNAISE IL Y A PRESQUE CENT ANS
VUE PAR « L’AVENIR » DU 25 NOVEMBRE 1923
Par Jean Dubroca
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* Albert Chiché est allé au Conseil municipal de la ville *
+ Il a noté que seuls quinze conseillers étaient présents. (NDLR : sur 30). Et il a retenu les points suivants :
– M. Fargeaudoux a critiqué le règlement du litige entre la Ville et la compagnie du gaz.
– Deux conseillers critiquent le nouveau cahier des charges du casino. L’établissement supprimera les troupes d’opérettes et son orchestre, offrant en remplacement un concert symphonique chaque semaine, un jazz band les autres jours et quelques représentations théâtrales à son choix. Si les édiles consentent à la suppression des vieilles opérettes jouées par des troupes médiocres, ils estiment que le casino devrait donner deux représentations vraiment artistiques par semaine. C’est l’assentiment général. Le casino ne doit pas se contenter d’être une simple maison de jeu, avide d’encaisser de grosses cagnottes. C’est inadmissible.
– Le budget pour 1924 s‘équilibre à 1.957.681 francs.
– Le conseil a émis un avis défavorable au maintien des ignobles baraquements de M. Despujols sur la plage d’Eyrac. Ces baraquements privent la population laborieuse d’Arcachon des plaisirs de la plage.
– Le conseil est revenu sur sa décision de payer un quart du million de francs que coûterait la construction d’un nouvel immeuble pour l’hôtel des postes. Il préfère agrandir l’ancien bâtiment.
* Chasses *

+ Les chasses à courre reprennent. Douze beaux chiens ont été achetés par le comité des fêtes. Le piqueur est M. Mesmin. Les hôtels ont assuré la nourriture des chiens et on vient de leur fabriquer un chenil très sain. Il était regrettable de voir partir, à Pau notamment, depuis deux ans, une clientèle anglaise très intéressée par ce noble sport ainsi que par le golf et le tir aux pigeons.
* Le port de pêche (suite et fin) *
+ M. Fargeaudoux a écrit un mémoire sur le port adressé au ministre de la marine. Il précise les points suivants sur l’intérêt de bâtir le port à la pointe de l’Aiguillon :
– Proximité de la voie ferrée.
– Possibilité pour les bâtiments de s’installer le long de cette voie.
– Sauvegarde de l’intérêt des propriétaires des villas bâties au bord de la plage d’Eyrac et protection de tout l’espace maritime entre le casino de la plage et la rue Coste. Déjà, ont disparu l’hôtel Legallais et douze villas. Un dépôt de charbon est installé dans l’enceinte du casino d’Eyrac, etc.
– Impossibilité de faire passer une voie ferrée par le boulevard de la Plage.
– L’éventualité d’un port au Moulleau a été écartée.
* Informations *
+ Lundi matin, un peu avant quatre heures une légère secousse sismique a été ressentie à Arcachon. Portes et fenêtres furent ébranlées mais il n’y a pas eu de dégâts.
Et pour changer …
+ La Société nouvelle des pêcheries à vapeur a installé un magasin de vente directe près de la mairie. On trouve du poisson de qualité à 0,25 fr. la livre.
+ Les habitants de la rue Jéhenne se plaignent du manque d’éclairage.
+ M. Boigné, restaurateur au Moulleau, possède un petit sanglier qui le suit comme un chien au marché. Il ne craint personne sauf les charcutiers.
+ Des amateurs organisent des concerts intimes dans leurs villas et ils invitent les musiciens de bonne volonté à se joindre à eux. S’adresser villa Franklin.
+ De grandes fêtes sont données au Grand Hôtel. Le Guignol lyonnais arrivera le 23 décembre.
+ L’hôtel Victoria reprend ses thés dansants et ses dîners costumés réunissant toute la gentry hivernale.
+ Les grandes régates de l’Aviron arcachonnais auront lieu de dimanche 23 août 1924.
+ Le marin Gustave Baron a tué à l’île aux Oiseaux 130 têtes de gibier, pieds rouges et alouettes. On a aussi tué beaucoup de canards sauvages.
+ Jean Baupuy part à Monaco. Ses petits bateaux bleus vont épater les Monégasques.
* Jean Baupuy écrit en gascon *

« Mon ami Jean, grand chasseur, m’a enfin invité avant de partir et m’a bien régalé comme de juste ; il y avait des huîtres et de la saucisse des Landes et puis j’ai vu arriver sur la table mon fameux civet de lièvre ; je vous promets que l’ami Madeleine sait le faire, le salmis ; j’en ai mangé comme un gourmand, comme trois ; puis j’ai vu arriver une bécasse rôtie. Hill de pute, qu’elle était bonne ! Mais après il y avait des choux de Bruxelles qui venaient de France, le tout arrosé de bons vins de Sauternes bien blancs et pour finir du Champagne comme de juste, fruits, gâteaux et un moka et un verre de rhum. Et bé ! J’ai bien garni ma peau de ventre.D’un seul coup de fusil, j’ai foutu un coup à un lièvre, je l’ai eu aux pattes de devant, il a fait une cabriole sur le côté et à deux mètres il y avait une bécasse morte du même coup de fusil. Quel chasseur, quel chasseur !
* Les réclames *
+ Déjà là la Librairie générale !

* ET PENDANT CE TEMPS À LA UNE DE « L’ÉCHO D’ALGER » *
+ ÉDITORIAL : « La situation diplomatique ». Les Anglais n’ont cessé de se compromettre avec Berlin.
+ DANS LA RUHR : L’accord signé avec les industriels allemands, malgré leurs protestations, met fin de façon effective à la résistance passive.
+ EXPLOSION : Elle s’est produite à bord d’un navire à Marseille. Elle a fait huit victimes.
+ ALLEMAGNE : Démission du cabinet. Politique ou affaires ? Le député populiste von Kardrof formerait le nouveau gouvernement. Le Times accuse la France de cette situation.
+ LES CRIMES D’UN SADIQUE : À Genève, il hypnotisait ses victimes et abusait d’elles.
+ UN CRIME ODIEUX : À Rennes, elle a fait écraser son mari.
+ BORDEAUX : Une chasse en pleine rue. Un renard a été tué cours de l’Yser.