Revue de presse : la sélection de l’été 22

          – REVUE DE PRESSE (mai /juin) 

par Jean Dubroca

                                                   * Des nouvelles de l’Académie * 

 – « Diou Biban ! »  Le Piéton de Sud-Ouest  du 11mai, a révélé que la grande écrivaine Chantal Thomas est la lauréate, cette année, du prix de l’Académie du Bassin pour son roman « Souvenirs de la marée basse ». Il devait lui être remis pendant la Plage aux Écrivains mais, frappée par le Covid, elle n’a pu se déplacer. La remise du prix est reportée sine die.   

– Charles Daney fait l’objet d’un livre de Ginette Bléry intitulé : « Bassin au cœur. Une biographie insolente.

   En rendant compte de l’ouvrage dans « Sud-Ouest », Christian Visticot écrit notamment : « Charles Daney est un brillant intellectuel mais aussi un homme qui s’intéresse aux gens et doté d’un humour inoxydable, parfois corrosif. Ginette Bléry le décrit dans tous ses aspects ». Effectivement, elle dit tout sur le personnage : les frustrations de son enfance, son désir de revanche, « les mille hématomes d’une âme plus tourmentée qu’il n’y paraît ». Toutes choses qui le pousseront à s’élever au plus haut grade de l’enseignement, à se vouloir toujours ouvert à toutes les nouveautés de son métier, de la pédagogie Freinet à l’école alsacienne, en passant par la télévision scolaire et par les si bien faits dossiers de «La Documentation pédagogique ». Elle parle aussi de ses peines, de son désir d’indépendance qui l’entraîne parfois vers des positions inattendues. Et bien sûr de son attachement au Bassin qui a pu se montrer ingrat envers lui. Un portrait lucide, émouvant et intéressant d’un homme déroutant car il se veut libre, avant tout.  

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– A 4 PM éditions. 150 p. 18 €. 

– Jeanne Faivre d’Arcier : « Enquête à Bordeaux. Mystère au jardin public ». 

   C’est son sixième roman dont parle « La Dépêche », destiné aux 9 à 12 ans. L’histoire se passe dans la capitale de l’Aquitaine  et met en scène quatre enfants âgés de 9 à 14 ans qui sympathisent avec un vieux monsieur démuni qui a dressé sa chienne à voler dans les cuisines et qui disparaît. Ils partent à sa recherche et découvrent un trafic d’animaux. Leur enquête les conduit du jardin public, aux Chartrons, au marché des Capucins et aux anciennes carrières de pierre de la rive droite. Autant de lieux où rebondit l’aventure qui captivera les jeunes lecteurs comme l’ont déjà fait les 40 000  exemplaires de la série « La Souris  noire ». 

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– Syros éditions. 6,95€. 

          * AUTEURS DU BASSIN *

– Agnès Claverie : « Les Bouscatière ». 

– Ancienne journaliste au « Monde » puis à « Sud-Ouest », notamment à l’agence arcachonnaise du quotidien, Agnès Claverie vit aujourd’hui à Arès. Elle a déjà produit deux excellents romans, « Les femmes de l’ombre » et « Les brûlures d’août » (Robert Laffont éd.) où elle décrit la condition des femmes dans les Landes dans la première moitié du XXe siècle.

   Elle revient avec un autre ouvrage où elle mêle histoire et ressorts romanesques, cette fois consacré à l’histoire du Bassin. Elle a confié à Sabine Menet de « Sud-Ouest » : « C’est l’histoire d’une famille, celle des Bouscatière, dont le patriarche, fils d’un charbonnier de la lande, qui  s’installe sur le Bassin et commence à y bâtir une fortune ». Avec cette saga, Agnès Claverie raconte la vie ici au XIXe siècle, de 1814 à 1870.  Elle présente dans ce roman  des personnages, historiques ou non, qui ont fait Arcachon, « des imaginatifs réalistes qui ont tout bâti à partir de rien, des bâtisseurs sur le sable», dit-elle. La lecture du livre permet de revivre l’épopée que fut la naissance d’Arcachon et la découverte de « l’autre côté de l’eau », la presqu’île du cap Ferret. Une aventure extraordinaire, qui permet d’entrer dans les secrets d’une famille et dans son évolution, dans une époque où l’affairisme ne prenait guère de précautions. Une occasion aussi de retrouver le très récent passé d’un site qu’on ne pouvait atteindre qu’après des heures de char à banc et que l ‘arrivée du chemin de fer a transformé, comme ces villes qui poussaient à vue d’œil lors de la ruée vers l’or aux Etats-Unis. L’or, ici, s’appelait le tourisme…

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–  Geste-Éditions – Les Moissons. 488 p. 12,99 €.   

 – Jean Casset : « I was here, la dernière nuit de Pascal Taïs ». (Roman)

    David Patsouris livre un long article dans « Sud-Ouest » pour ce roman que cet écrivain sallois a consacré à Pascal Taïs, un jeune homme de 32 ans, interpellé pour ivresse sur la voie publique et mort dans des conditions troublantes dans une cellule couverte de sang du commissariat de police d’Arcachon, le 7 avril 1993. Il avait deux côtes cassées et la rate éclatée. La justice a conclu à une mort accidentelle causée par une chute sur l’angle du bord de la couchette de la cellule. Sauf que ce rebord était arrondi… 

Finalement, les parents du défunt ont obtenu en 2010 que l’Etat soit condamné pour dysfonctionnement de la justice.  Pour évoquer l’affaire, l’auteur a voulu parler à la place du mort, livrer ses tragiques pensées et parler de sa vie. « Quand la République dévie, il faut le dire », commente Jean Casset. Et il le fait avec beaucoup de talent et de sensibilité. 

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– Eric Jamet éditeur. 154 p. 12 €. 

– Hervé Roques : « Banc d’Arguin. Saga d’une réserve naturelle ».

   Amandine Briand dans « Le Mag de Sud-Ouest », rappelle qu’un demi siècle après le classement du site, c’est le bon moment d’en faire la rétrospective. Au fil de la rencontre, on apprend qu’il a voulu faire un livre naturaliste. Son intérêt pour le banc vient de que, l’année de ses quinze ans, il y a passé tout l’été à vivre comme un Robinson, dans les années 80. Puis il a vu Arguin se modifier géographiquement, s’ouvrir à des activités nouvelles comme l’ostréiculture et le tourisme et ainsi être fragilisé. « Mon livre c’est un moyen de mieux faire connaître l ‘environnement du banc afin de le protéger », dit-il. Car il y a recensé 250 espèces d’oiseaux sur ce qui est devenu une des six réserves naturelles de Gironde. Il explique alors le rôle essentiel de la SEPANSO et de Pierre Davant  et ses successeurs qui  veillent depuis des décennies à la protection des sternes et autres espèces de volatiles qui peuplent le banc. Aujourd’hui, vingt bénévoles se succèdent l’été, non seulement pour surveiller ces oiseaux mais aussi pour accueillir le public et surveiller les lieux. En conclusion, il estime que l’avenir d’Arguin est incertain car son environnement exceptionnel est menacé par le changement climatique, la montée du niveau de la mer et la fréquentation des touristes en augmentation constante, « ce qui annule le plaisir que l’on a à se rendre là-bas », ajoute-t-il Si on note encore que Hervé Roques parsème son livre de détails sur la flore inattendue qui pousse là et d’anecdotes sur des événements étonnants qui sont survenus sur le banc, on voit tout l’intérêt de son ouvrage.

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– Éditions « Sud-Ouest ». 18 €. 128 p. 

– Deux ouvrages de la société historique.

– La SHAA poursuit la série de livres consacrés à des itinéraires arcachonnais. Dans le dernier paru, on suit une visite d’un quartier important dans l’histoire de la ville, celui qui l’a vu naître et où s’est développée son industrie, puisqu’il s’agit d’un « Itinéraire d’Eyrac à l’Aiguillon ». L’autre ouvrage est « Une histoire de Biganos de la préhistoire à 1946 ». Il ne manque pas d’intérêt puisque Biganos est un des sites de peuplement les plus anciens du Bassin et un lieu d’implantation industrielle particulièrement développé depuis la préhistoire jusqu’ à nos jours. 

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– Informations auprès de la SHABA, au M.AT d’Arcachon.

– Simone Gélin : « Des enfants au paradis »

  La « Dépêche du Bassin » livre des informations sur ce dernier roman dont le sujet principal est l’argent sale. Pour l’auteur, « Cet argent est celui de drogue, du crime, de la prostitution, de l’évasion fiscale et qui revient dans l’économie ». Sur ce thème, Simone Gélin raconte l’histoire d’un lanceur d’alerte qui, rouvrant une enquête oubliée, va enquêter dans ce milieu, du Cap Ferret à Jersey en passant par les quartiers riches de Londres, les rives du Bosphore et même Saint-Tropez. Mais, si l’enquête se déroule de nos jours, comme toujours dans les romans de Simone Gélin, l’intrigue se passe aussi à Jersey dans les années 70, dans un orphelinat où se pratique la pédocriminalité. Puis elle revient vers le Médoc, les ronds points des gilets jaunes, un Ehpad et un village écolo. Un périple bien d’actualité qui a de quoi piquer l’attention des lecteurs. 

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– Cairn Éditeur. 13 €. 

– Matt James Malpass : « Ublo »

   Encore un autre roman pour les enfants de cet écrivain miossais dont « Sud-Ouest » écrit : « Un livre, élément d’une trilogie, qui a pour toile de fond un extraterrestre, deux  enfants et le bassin d’Arcachon ». Ublo, c’est le petit extraterrestre venu tout droit de la planète Gillan 6, dans le quadrant delta extérieur du cosmos. Et il fera découvrir tout un monde nouveau à Lüka et Elise, deux petits gujanais, dans une histoire pleine d’aventures.

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– Éditions Mattou. 169 p. mattjmal.pass@free.fr 

– Philippe Badot : « Aphorismes en liberté ».

   Dans « Sud-Ouest » du 11 juin, Jacky Donzeaud rend compte du livre d’un ancien enseignant de Gujan-Mestras que ce dernier dit avoir écrit durant ses longues insomnies. Il en résulte un florilège de sentences et d’aphorismes, une alternance d’idées sur des thèmes philosophiques et sociétaux dont l’auteur dit « je vais entre réflexions, humour et grosses bêtises pour se reposer la tête ».  

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– Vérone éditeur. 300 p. 22 €.  

– Jean-Marie Audignon : « 50 nuances de cigale et de fourmi ». (Illustrations de Gérard Clam).

   Dans « Sud-Ouest », Jacky Donzeaud écrit sur cet original ouvrage d’un auteur gujanais.  

Lequel en parle ainsi : « Raymond Queneau racontait la même histoire 99 fois, moi, pour lui rendre hommage, j’ai écrit 50 versions de la célèbre fable de La Fontaine ». Le correspondant de « Sud-Ouest » cite quelques unes des tournures que J.M. Audignon a données au texte qui vont d’Ésope à une déclinaison de la tournure vulgaire vers celles ampoulée, phonétique, anglaise, enchantée, dépressive et même en morse ou en rébus. Et l’auteur ajoute : « J’ai écrit cela pour faire sourire en cette période sombre » tandis que J. Donzeaud conclut « Il s’agit de titiller le lecteur en assaisonnant la fable à différentes sauces : douces, amères ou acides ». 

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– 7 €. ginkgo-editeur.fr

– Yvon Técheney : « Franchir les Pyrénées sur les sentiers de son histoire ».

– Ce Gujanais connaît bien la chaîne de montagne où il fut guide. En suivant la ligne frontalière fixée en 1659 entre la France et l’Espagne, d’Hendaye à la Méditerranée, il fait découvrir au lecteur les paysages, mais aussi, écrit Fabienne Amozigh-Gay dans « La Dépêche », en y mêlant les traces de l’histoire, depuis l’âge de fer. Ainsi, plus de 200 paysages, illustrés par des photos d’archives, sont à découvrir dans ce livre où les anecdotes et les découvertes ne manquent pas. 

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– A4PM éditeur. 29 €.