REVUE DE PRESSE
par Jean Dubroca
Livres et Auteurs du Bassin
*L’Académie du Bassin d’Arcachon déplore l’incendie de la forêt de La Teste de Buch et vous proposera prochainement une sélection d’ouvrages consacrés à ce joyau historique.

– Ginette Bléry : « Michel Bézian, l’invention de Gujan ».
+ Avant l’intéressante biographie de Charles Daney, la Gujanaise Ginette Bléry avait publié en 2019 un non moins intéressant ouvrage dont le titre est complété par cette précision : « Chronique d’une cité du Far-West Français au XXe siècle ». Un sous-titre qui donne une dimension particulière au livre car, à travers la vie de Michel Bézian qui fut le maire emblématique de la ville aux sept ports de1965 à 2006, c’est une description quasiment ethnographique qu’elle en apporte. Elle y voit : « ni une ville, ni un espace pavillonnaire mais quelques villages dont la jonction s’accomplit dans un monde en train de se faire, une cité en devenir ». Cette rapide et étonnante évolution, l’auteure va l’étudier, l’expliquer, l’illustrer à travers des témoignages irréfutables « d’indigènes » qui illustrent comment mais aussi pourquoi « ce village est devenu une ville en quelques décennies ». Les témoignages portent principalement sur Michel Bézian. Elle en déduit qu’il fut « un visionnaire » qui sut piloter et favoriser l’augmentation de la population de 208 % pendant la période durant laquelle il anima sa ville en lui conservant son âme car elle fut sa passion.

Pour ce faire, l’auteure décrit la jeunesse et la famille de son personnage qui lui délivre une fibre politique qu’il utilisera avec habileté et, c’est en tout cas l’impression que laisse le récit, avec sincérité. Comment il constitue une liste électorale composée de toutes les sensibilités, comment il sait s’entourer de compétences et surtout comment il reste fidèle à « ses drôles », une équipe de rugby avec laquelle il conquit une mairie qui sommeillait. Suit un récit vivant des luttes qu’il lui fallut mener, souvent avec humour, pour résister aux appétits les plus voraces ou, selon l’actualité devoir choisir un camp, souvent la droite –bien qu’il ne l’aimât pas, confie son épouse, née Lahari, une des plus grosses fortunes des Landes – tout en menant pour sa ville une politique que Ginette Bléry qualifie de gauche, mais qui ne disait pas son nom et se traduisait en actes : aide constante aux ostréiculteurs, installation de chantiers navals, prudence en matière de hausses d’impôts, hantise de la concussion et constante bataille pour équiper « sa » commune. Suit une impressionnante liste de réalisations : écoles, collège, lycée de la Mer, golf, parcs d’attractions, casino, médiathèque, musée de l’huître, zone commerciale, etc. Le tout obtenu le plus souvent de haute lutte, raconte Ginette Bléry mais où l’enthousiasme l’emportait sur une planification des actions et même sur la gestion solide des fonds publics. Une faiblesse que Bézian sut corriger en s’adjoignant Marie-Hélène des Esgaulx, celle qui cherchera à l’évincer plus tard. Mais comment virer celui qui avait un énorme appui dans la population et aussi qui avait su se constituer un riche carnet d’adresses rempli grâce à la chaleur de rencontres favorisées par un sens de l’accueil appuyé sur des réceptions au château Chasse Spleen, en Médoc qui permirent au maire de Gujan de côtoyer les plus grands noms d’influents hommes politiques.
Autre réussite de Michel Bézian : ce que l’auteure appelle « le sens de la fête » qui soude les habitants autour « d’Intervilles » homériques, de tonitruantes fêtes aux huîtres menées par de nombreux bénévoles et même d’opéras gratuits en plein air, suivis par des milliers de spectateurs. Enfin le maire a poursuivi une politique visant à développer le sport avec de nombreuses associations mais où le rugby reste au cœur de l’action, tout comme le cross de « l’ostréiculture et de ‘’Sud-Ouest’’ », aujourd’hui l’un des plus importants de France. Un développement toutefois obtenu aux dépens d’autres dépenses sociales, le logement en particulier bien que la sociologie de la ville n’exige pas les mêmes obligations qu’ailleurs démontre l’auteure.
Ginette Bléry souligne enfin que tout cela ne fut aussi possible que grâce à une équipe de fidèles compagnons, « les drôles » qui jamais n’abandonnèrent leur Michel tout comme il les appuya constamment. Certes, on a pu reprocher à Michel Bézian d’être démagogue ou paternaliste. Mais il n’en reste pas moins qu’il sut éviter à Gujan-Mestras de devenir une ville dortoir.
Le livre, jalon de poids dans l’écriture de l’histoire locale, est complété par trois sensibles portraits de Gujanais. Il est une belle leçon d’ optimisme, souvent amusante mais toujours profondément humaine.
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– Editions A4PM. 256 p. 14 €.
Souvenirs…souvenirs…
Michel Bézian m’a confié : « Quand nous sommes arrivés à la
mairie, on ne savait même pas faire marcher les téléphones … »
On décorait un gendarme au lever des couleurs. Au petit lunch qui
suivait, Michel Bézian me proposa de partager la moitié de son
croissant. Petit clin d’œil à mes penchants socialistes…
Le curé du Moulleau m’a certifié avoir vu Michel Bézian à plat
ventre et les bras en croix devant l’autel de son église, un soir
d’hiver…
Invités chez Michel Bézian Odile et moi, Chantal Roman, nous
prévint en habituée des lieux : « Vous aurez droit au magret-frites ».
Ce fut du confit. Délicieux, au demeurant.
À la fin d’un Interville télévisé, Michel Bézian fut porté en triomphe
par ses drôles. Jean-Claude Boutain, son adjoint, m’annonça :
« Nous sommes réélus pour des dizaines d’années ». Il avait vu
juste.
Un souvenir plus amer mais qui montre bien l’entregent de Michel
Bézian. Il fit nettoyer sur une très large bande la forêt usagère qui
entourait son camping de Pilat. Les responsables de cette forêt me
transmirent leur colère. Ce que je répercutai à « Sud-Ouest ».
L’article ne passa jamais…
– Michel Boyé et Marie-Christine Rouxel : « Villas d’Arcachon » (Tome 2)

+ « La Dépêche » écrit : « Voici l’un des très beaux livres de l’année sur le Bassin mais aussi un document indispensable pour les amoureux du patrimoine local, de l’architecture et l’histoire d’Arcachon ». Le journal ajoute que si les villas de la ville d’hiver sont en bonne place dans l’ouvrage, ses deux auteurs n’oublient pas celles du front de mer, des Abatilles et du Moulleau. Autre intérêt du livre : on peut pénétrer à l’intérieur de certaines de ces villas, ce qui est rare. Nos deux historiens ajoutent à l’inventaire des villas des anecdotes, des histoires inédites sur les fêtes qui ont pu s’y dérouler et sur leurs habitants successifs. On trouve donc des détails sur les invités aux festivités, sur les rénovations ou sur les films qui ont pu y être tournés. Pour cela, ils ont fouillé des archives familiales ou officielles comme celles de la Ville ou du Département. Enfin, et ce n’est pas là le moindre intérêt de l’ouvrage, il est illustré par de « sublimes clichés » signés Frédéric Ruault et Christian Rouxel qui permettent de découvrir des maisons qui ont conservé les charmes de leur époque.
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– Geste éditeur. 310 p. 24×30. 39, 90 €.
– Maurice Benitah : « Les villas d’Arcachon ».

+ Ce peintre arcachonnais vient de publier 142 aquarelles poétiques consacrées à des villas de la ville d’hiver. Christian Visticot, dans « Sud-Ouest » qui parle « d’un superbe ouvrage » rappelle la précision et la finesse de cet artiste. Son livre est préfacé par Marie-Christine Rouxel et les illustrations sont commentées par Charles Daney.
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– Éditions de l’Entre-deux-Mers. 24 €.
– Élise Guilherm et Jean-Baptiste Marie : « Villas modernes du Bassin d’Arcachon ». (1)

– Marc Saboya : « Les villas du Cap Ferret ». (2)
+ Encore des maisons et des livres. Dans « Sud-Ouest-Dimanche », Anna Maisonnave présente deux ouvrages consacrés à des villas du Bassin peu connues du public et pourtant très belles et constituant des réussites architecturales contemporaines. Elle cite « une kyrielle de jeunes disciples bordelais de l’agence Salier-Courtois-Lajus-Sadirac qui vont constituer un riche ensemble de villas modernes où s’inventent de nouveaux usages et s’initient des dialogues surprenants entre les matériaux et l’environnement ». Les deux ouvrages sont chacun dotés d’une riche iconographie, largement inédite ce qui en fait des documents particulièrement originaux.

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– (1) Ed. Norma. 256 p. 45 €.
– (2) Ed. La Geste. 288 p. 39, 90 €.
– Corinne Nadaux-Cazade : « Yola, reine déchue du bassin d’Arcachon ».

+ Jacky Donzeaud rend compte de ce livre dans « Sud-Ouest » du 19 juin, sous le titre : « L’histoire de Marie-Antoinette réécrite ». L’autrice confie : « J’ai toujours eu un faible pour cette reine et j’ai eu envie de la réhabiliter en tant que femme ». Elle fait de manière originale par l’intermédiaire de Yola, une jeune habitante du Bassin, étudiante en histoire. Son professeur, Axel « Farsen », lui demande de réécrire un épisode de la Révolution en changeant le destin de Marie-Antoinette. Elle le fera en faisant raconter par la reine déchue des passages de sa propre vie dans lesquels elle se montre éprise de liberté et Yola va changer son destin : elle pourra rejoindre Axel de Fersen, l’amour de sa vie. En même temps, Yola raconte son propre destin. Elle tombe amoureuse de son professeur, croyant à la réciproque. « À partir de là, dit l’autrice, j’ai voulu traiter de l’érotomanie, une maladie peu connue qui rendra folle Yola ». Entre mensonge et trahison, s’identifiant à Marie-Antoinette, Yola saura-t-elle retrouver la raison ? Et Jacky Donzeaud de souligner : « Le cinquième roman de Corinne Nadaux-Cazade est complexe.
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– Éditeur : Terre de l’Ouest. 256 p. 15 €.
+ Rémi Castillo : « Elle est où la sortie ? »

– L’auteur est le directeur de RBA (Radio Bassin d’Arcachon) et Bruno Béziat, dans « Sud-Ouest » du 21 juin parle de ce livre qui constitue un intéressant témoignage. Victime d’une chute, Rémi Castillo a subi pendant cinq mois une longue rééducation, assortie, écrit Béziat, « de semaines de douleurs, de doutes et d’espoirs, d’heures sombres par crainte de ne pouvoir marcher comme avant ». L’auteur a confié : « Cette épreuve m’a changé et j’ai voulu par ce livre donner espoir à ceux qui vivent la même chose et rendre hommage au personnel soignant ».
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– Ed. A4PM. 14, 90 €.
+ Alain Degris : « Saga d’Aliénor et des blancs manteaux. Livre III : Le Collier des Elfes »

– Ce spécialiste du Moyen-Âge qui vit à Lanton vient de publier son 41e ouvrage qui est un roman ‘’fantaisy’’, « remarquablement documenté », écrit « La Dépêche ». Son livre est basé sur une aventure, évidemment fantaisiste, d’Aliénor d’Aquitaine. Elle vient de laisser Enguerrand luttant contre ses mauvais instincts et poursuit son chemin en compagnie de son amie Isaure et de l’abbé Olivier. Elle laisse le chevalier Benoît aux mains des soldats du château des Ombrières et se trouve bien vite face à des créatures peuplant le monde des inconnus et doit lutter pour sa survie. Aidée du nain Argos, elle va se retrouver dans des coffres confiés à la garde des Korrigans et, dans la crypte d’une abbaye, elle va trouver l’anneau et le collier qui la désigneront comme l’Élue que tous attendaient.
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– Éditions Sydney Laurent. 19,90 €.
+ Danièle Thierry : « La Souricière »

– L’auteure qui fut la première femme commissaire divisionnaire en France et qui vit sur les bords du Bassin, a un double littéraire : Edwige Marion. Sa quinzième enquête a été remarquée par Isabelle de Monvert-Chaussy dans la sélection des polars de l’été retenue par « Sud-Ouest ». Dans celui-là, Edwige se lance à la poursuite d’un tueur qui agit pour « rectifier les erreurs de justice ». La piste part d’une cellule de prison où un prisonnier, violeur en série, reçoit la visite d’un prêtre avant de se suicider. Marion va alors remonter le fil de l’affaire qui la conduira vers un notable qui fréquentait une certaine église et l’entraînera dans les cellules de l’ancien palais de justice de Paris où des scènes terrifiantes l’attendent car elles forment une souricière d’où elle et son équipe ne savent comment s’en échapper. « Un livre empreint d’une forte touche de réalisme », remarque la journaliste.
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– Éditions Flammarion. 416 p. 21 €.
+ Alain Lefrais : « La voile à Bordeaux et en Gironde ».

– Romane Rosso, dans « Sud-Ouest » du 2 juillet rend compte de ce livre qui, écrit-elle, « met en avant la pratique de la voile dans toute la région ». Un ouvrage très complet car il s’intéresse à tous les acteurs de cette activité : les dirigeants de clubs, les lieux de pratique et même les constructeurs de bateaux.
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– Éditions « Sud-Ouest ». 192 p. 18 €.
+ Anne Debaumarché : « À voile et à moteur. Pinasses, pinassotes et autres embarcations du Bassin d’Arcachon ». (Préface de Yannick Bestaven).

– C’est encore Romane Rosso qui présente ce livre écrit par la spécialiste Anne Debaumarché. Elle ajoute : ce livre retrace l’histoire et l’évolution des bateaux typiques du Bassin tout en faisant les portraits de certains régatiers. Autre intérêt de l’ouvrage et non des moindres : il est illustré par plus de 200 superbes photographies de Franck Perrogon.
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– Éditions « Sud-Ouest ». 24, 90.
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