RP/Oct. 22
REVUE DE PRESSE LITTERAIRE D’OCTOBRE 2022 PAR JEAN DUBROCA

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* ACADÉMICIENS À L’ŒUVRE *
* Olivier de Marliave : « Pyrénées chrétiennes ». (Éditions Privat)

+ Le titre complet de cet ouvrage est, dit « La Dépêche » dans un article de Fabienne Amozigh-Gay : « Pyrénées chrétiennes au temps des ermites, des hérésies et des miracles de Lourdes ». Et l’auteur de préciser : « J’y raconte le combat du christianisme face au paganisme avec tous les rituels du Moyen-Âge à la fin du XIXe siècle ». Il ajoute : « Le déclencheur de ce livre vient d’une rencontre avec un curé ethnologue basque, José-Michel de Baradianra, pour lequel j’avais traduit une œuvre de l’espagnol au Français ». L’ouvrage est le résultat d’un travail de quatre ans de recherches dans des archives de diocèses retravaillées par des moines bollandistes pour obtenir une graphie plus déchiffrable mais aussi de méthodologie et d’écriture. L’auteur, nous dit le journal « s’est intéressé notamment aux premiers martyrs, aux fêtes millénaires, à la merveilleuse floraison romane, au culte de la vierge, aux missionnaires et à la flamboyante reconquête catholique ». D’où, dans cette histoire, la présence de fées, de géants, de génies et la pratique de l’exorcisme et de la divination. « Des pratiques populaires et des croyances qui semblent venir d’un autre monde et qui, pourtant, ont façonné les Pyrénées comme les habitants jusqu’au XXe siècle », conclut l’historien dont cet ouvrage complète celui consacré aux « Fêtes des Pyrénées et Pyrénées fantastiques » paru en 2020.
* Jean-Pierre Poussou : « La Gironde, une riche terre d’histoire ». (Éditions du Signe).

+ Ce spécialiste de la connaissance de notre département vient d’en raconter la passionnante histoire dans deux bandes dessinées, 98 pages en tout, le tome un étant illustré par Christian Pacaud et le second par Alain Paillou. Le premier couvre la période qui va de la Préhistoire à la Révolution et le suivant jusqu’en 2022, la dernière case montrant Jean-Luc Gleyze et Pierre Hurmic en action. Christophe Loubes a rencontré pour « Sud-Ouest » l‘historien qui lui a dévoilé quelques aspects de ses livres. « On y voit les piliers du tutelle, monument gallo-romain situé sur une partie de l’actuel Grand-Théâtre ou les Landes de Gascogne au XIXe siècle ». Mais pas de place à l’approximation : les dessins sont tous basés sur des documents solides. Et pour évoquer certains événements, tels la réunion du Bordelais au Bazadais, au Xe siècle, ou l’essor de la périphérie bordelaise entre les deux guerres, l’auteur a recours à un personnage féminin qui commente les dessins. Si bien, reconnaît Jean-Pierre Poussou, qu’il ne s’agit pas d’une B.D. classique mais plutôt d’un texte mis en images et qui pointe des aspects parfois méconnus de l’histoire de la Gironde. Et l’ouvrage apporte aussi quelques précisions, telle celle-ci : « L’idée de la belle endormie est complètement fausse. Elle a été instrumentalisée par Juppé pour valoriser son bilan ». Puis le journaliste demande à l’auteur : « Existe-t-il une identité girondine ? ». Réponse : « Il y a des disparités mais pas plus que dans d’autres départements. Et au XXe siècle avec l’usage développé de la voiture ces disparités se sont beaucoup atténuées ».

* Jean-Marie Froidefond : « Un musée aquarium numérique »
+ Président de la Société scientifique, J.M. Froidefond a rencontré Bruno Béziat qui, dans « Sud-Ouest » du 11 octobre, explique le projet de cet académicien à propos de l’avenir du musée qu’animait la Société qu’il préside et fermé depuis que l’Université de Bordeaux a du abandonner ses projets de reconstruction de ses locaux sur le site du petit port, face aux nombreux recours déposés contre cette opération. Une solution tardant à arriver, la Société scientifique pense montrer les nombreuses pièces de son musée sous forme numérique, au moyen de nouvelles technologies. À la lecture du journal, on apprend qu’un inventaire détaillé de ces pièces est en cours avec l’appui de la DRAC et que l’essentiel sera numérisé. Leur présentation sera accompagnée par des films réalisés sur le Bassin. Ainsi, dit Jean-Marie Froidefond, « les riches collections de l’historique musée arcachonnais seront facilement mises à la disposition du public ». Quant à l’aquarium, la Société scientifique a fait une croix dessus car, dit son président, « c’est très couteux et il y a déjà de beaux aquariums dans la région ». Les poisons du Bassin nagent désormais dans les eaux du magnifique aquarium de La Rochelle.

* AUTEURS DU BASSIN *
* Hervé le Bouler : « Des racines et des hommes »
+ Alexis Blad, le rédacteur en chef de « La Dépêche » a rencontré Hervé le Bouler, un spécialiste de la sylviculture. Il va publier, le 28 octobre prochain un ouvrage fort bienvenu puisqu’il contient des réflexions sur la manière de faire naître les forêts du futur. L’auteur reconnaît que les forestiers se trouvent aujourd’hui face à des défis qu’ils n’ont jamais connus : incendies, sécheresse, grosses tempêtes, maladie, insectes ravageurs. C’est pourquoi il affirme : « les forêts vont radicalement changer ». D’où la nécessité de bien connaître leur histoire pour accompagner ce changement. Hervé le Bouler pose des questions sur cette évolution : « Faut-il laisser pousser les forêts naturellement et sans plan de gestion ? Faut-il au contraire privilégier des plantations rigoureusement cadrées ? Face au réchauffement climatique, faut-il soutenir les migrations d’arbres vers le nord ? ». Pour lui, « les réponses à ces questions doivent passer par une excellente connaissance de l’écosystème forestier qui permettra de réinventer radicalement le métier de forestier et sa relation avec la société».
À noter qu’on peut lire à ce sujet l’opinion d’Hervé le Bouler sur les feux de La Teste de Buch et de Landiras dans sa longue interview parue dans « La Dépêche » du 22 septembre.
* Muriel Bonnasio : « Le temps d’un message » (Auto édition)

+ Pour « Sud-Ouest », Jean-Pierre Despeyroux a rencontré cette gujanaise qui vient de publier ce premier livre au sujet de ce qu’elle appelle « des heures miroirs » c’est à dire « des messages reçus qui ont une résonnance particulière en elle ». Avec cet ouvrage, « elle veut transmettre des précisions sur la manière de les interpréter ». Elle veut en faire « comme un guide pratique pour expliquer les messages subliminaux afin de mieux se connaître ». Le tout exprimé à partir du récit du décès de son fils aîné dont elle va chercher des explications à travers les manifestations d’heures troubles.
* Nadalette de la Fonta : « Nos tempêtes sont à la hauteur de nos rêves ». (Guy Trédanel éditeur)

+ Sous le titre « Un manifeste pour ne pas passer à côté de sa vie », ‘’La Dépêche’’ rend compte de ce livre écrit par une Arcachonnaise paraplégique qui en fait « un manifeste pour ne pas crever ». Elle « y dynamite les croyances qui nous font oublier de vivre sans avoir vécu » à travers des récits qui sèment de petits cailloux blancs pour éclairer notre propre chemin. Elle évoque sans détours les souvenirs de son enfance, sa brillante carrière, les épreuves, les illusions qui peuvent devenir la clé d’une renaissance.
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